Les banques manquent de transparence quant aux risques climatiques de leurs activités
Les banques ne délivrent toujours pas suffisamment d’informations sur les risques climatiques auxquels elles font face, a conclu vendredi une nouvelle évaluation de la Banque centrale européenne (BCE), qui s’apprête à resserrer ses exigences.
“Bien qu’au cours de l’année écoulée, les banques aient augmenté le nombre d’informations qu’elles publient, la qualité de ces informations est encore trop faible pour répondre aux normes de surveillance à venir”, prévient la BCE dans un communiqué.
La BCE a réalisé cette évaluation des progrès réalisés par les banques européennes pour la troisième année d’affilée. En 2020, elle avait publié un catalogue de recommandations aux banques pour prendre en compte les risques liés au climat.
Face à la lenteur des progrès effectués depuis, elle avait fixé des délais spécifiques à chaque établissement pour répondre à ces attentes au plus tard d’ici fin 2024. Parmi ces exigences, les entreprises devaient évaluer complètement les risques climatiques et environnementaux de leurs activités. Résultat : seules 6% des banques divulguent des informations suffisantes dans les cinq catégories de l’évaluation.
Des lacunes et un gros manque d’informations
Par exemple, même si la moitié des banques fournissent désormais des informations sur la quantité d’émissions de carbone qu’elles financent, ces informations sont “incomplètes” dans la majorité des cas, déplore la BCE.
Les autorités de surveillance ont demandé aux banques de remédier à ces lacunes et de “renseigner la stratégie avec laquelle elles se préparent à se conformer aux futures normes” de l’autorité bancaire européenne.
“Des règles de divulgation plus strictes entrent en vigueur cette année. Si nécessaire, nous prendrons les mesures de surveillance appropriées pour nous assurer que les banques s’y conforment”, indique Frank Elderson, vice-président du conseil de surveillance de la BCE.
L’an dernier, il avait menacé de publier la liste des banques qui continuaient de ne pas publier leurs risques climatiques.