Les avoirs russes gelés chez Euroclear ont déjà généré 3 milliards d’intérêts cette année
Cela a permis à l’État de lever sur ces avoirs gelés chez Euroclear un impôt atteignant 740 millions d’euros au cours des neuf premiers mois de l’année.
Une fois encore les résultats d’Euroclear, qui est le principal dépositaire mondial et qui est basé à Bruxelles, ont été dopés par la guerre en Ukraine. Les revenus d’Euroclear au cours des neuf premiers mois de l’année ont atteint 5 milliards d’euros, dont 3 milliards sont des intérêts perçus sur les avoirs russes gelés en raison des sanctions prises contre la Russie.
Le résultat net de la banque, porté également par la forte hausse des taux d’intérêt, s’en ressent : Il atteint 3,04 milliards, mais 2,2 milliards d’euros sont liés aux sanctions russes. En comparaison, le résultat net au cours des neuf premiers mois de l’an dernier avait atteint 667 millions d’euros, dont 247 millions, déjà, provenaient du gel des avoirs russes.
Euroclear ajoute que « les coûts directs liés à la gestion des implications des sanctions russes se sont élevés à 34 millions d’euros (contre 12 millions d’euros pour la période similaire de 2022) en raison de la complexité croissante de la situation pour Euroclear et ses clients, ainsi que de l’augmentation des frais juridiques. »
Une saisie compliquée
La situation n’est pas simple en effet. Au niveau politique, beaucoup de dirigeants occidentaux voudraient simplement que l’on fasse main basse sur les avoirs gelés de la Russie, pour les apporter à un fonds d’aide à l’Ukraine.
Mais la Banque centrale européenne estime que cela créerait un précédent qui fragiliserait pour longtemps la confiance des pays étrangers dans l’euro, et que ce serait finalement contreproductif à long terme.
Il y a cependant des choses à faire. Ainsi, le Premier ministre Alexander De Croo a annoncé la semaine dernière que la Belgique investirait 1,7 milliard d’euros dans un fonds pour l’Ukraine en apportant le produit de l’impôt belge sur les revenus d’intérêts des avoirs russes. « Les taxes sur les intérêts de ces actifs doivent revenir à 100% au peuple ukrainien », estime Alexander De Croo.
Au cours des trois premiers trimestres de cette année, l’impôt sur les 2,2 milliards d’intérêts générés par les avoirs russes logés chez Euroclear s’est élevé à 740 millions d’euros.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici