Geert Noels: “La crise va accélérer la transformation du ‘private banking'”
L’économiste explique pourquoi sa société se lance dans la gestion de portefeuille en ligne.
Votre société, Econopolis, lance un tout nouveau service de gestion de patrimoine en ligne baptisé Twain. Pourquoi maintenant, alors que la crise bat son plein et que les marchés restent difficiles ?
Ces dernières semaines ont clairement montré que la société a su rapidement se convertir aux outils numériques, qu’il s’agisse du commerce électronique ou de Zoom pour les réunions. En même temps, le confinement et l’absence de contacts humains ont montré leurs limites. Twain est une plateforme numérique de gestion de patrimoine discrétionnaire qui répond à ce changement et aux besoins post- coronavirus des clients. La crise va accélérer la transformation du monde de la gestion d’actifs et du private banking. Bien que Twain soit plus low cost qu’une banque privée ( frais de gestion et d’administration plafonnés à 1,25 % pour minimum 200.000 euros d’avoirs confiés, Ndlr), ce n’est pas non plus un robo-advisor rempli d’ETF ( fonds négociés en Bourse, Ndlr). Les clients seront assistés par un coach financier, pourront faire des simulations et choisir eux-mêmes leurs thèmes d’investissement.
La crise est donc un accélérateur de changement et le monde de la gestion privée n’y échappe pas ?
C’est un catalyseur, effectivement. Beaucoup s’inquiètent aujourd’hui de la standardisation à outrance des portefeuilles qui se ressemblent quasiment tous. Les clients des banques privées classiques ne se sentent pas écoutés. Mais la crise va remettre la gestion à l’avant-plan. Ce qui compte, ce n’est pas d’être invité par son banquier privé pour se montrer à une foire d’antiquaires ou jouer au golf, mais d’avoir un bon portefeuille et les outils qui permettent de le gérer de chez soi. Au-delà des contacts personnels, le client doit pouvoir poser des choix très clairs, comme ne pas avoir de pétrole ou de banque dans son portefeuille s’il le souhaite. Quand vous allez dans un restaurant italien, vous n’êtes pas obligé de manger uniquement une pizza margherita. Il y en a plein d’autres à la carte. Pourquoi cela ne serait-il pas possible dans le private banking ? Chaque portefeuille doit pouvoir être unique. Avec la technologie de Twain, c’est faisable.
Vous faites partie du comité chargé de plancher sur la relance économique en Flandre. En lançant un tout nouveau produit en pleine crise, vous montrez le bon exemple ?
Disons que j’ai un peu l’habitude ( rires). J’ai fondé Econopolis en 2009, en pleine crise financière. Une crise est souvent un bon moment pour explorer de nouveaux horizons. Ici, pour développer la plateforme, nous avons par exemple travaillé avec un bureau en développement informatique wallon, Wavenet, peu connu en Flandre mais avec beaucoup de compétences. Mark Twain m’a aussi toujours inspiré pour sa vision sans concession du monde.
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