BNP Paribas Fortis: bénéfice en repli pour la première banque belge qui reste prudente pour 2025


Le bénéfice annuel engrangé l’an dernier par BNP Paribas Fortis frôle les 3 milliards d’euros, mais s’inscrit en recul par rapport à 2023, impacté par la moindre performance de sa filiale de leasing Arval. Malgré ce repli, la banque a poursuivi sa croissance en Belgique, mais reste prudente pour les mois qui viennent eu égard aux incertitudes qui planent sur le contexte macro-économique et à son projet d’externalisation avec Accenture.
Une fois n’est pas coutume, c’est dans le magnifique cadre du bâtiment Flagey, et non au siège bruxellois de la banque, que BNP Paribas Fortis a dévoilé ce vendredi matin ses comptes pour 2024. Des comptes qui font état pour la filiale belge du groupe bancaire français, qui comprend aussi bpost banque, les filiales en Turquie (TEB) et au Luxembourg (BGL) ainsi que la société de leasing Arval et son entité spécialisée dans le crédit à la consommation Alpha Credit, d’un recul du bénéfice à 2,9 milliards d’euros, contre 3,1 milliards en 2023. Soit une baisse sensible de 8 % par rapport à 2023 qui, il est vrai, avait été une année exceptionnelle.
La faute aux voitures d’occasion
À y regarder de plus près, la banque au logo vert et blanc n’a toutefois pas démérité l’an dernier, malgré la baisse des taux et la forte pression sur les marges. Si BNP Paribas Fortis voit ses profits se tasser au terme de l’année écoulée, contrairement à sa maison mère française qui a dégagé un bénéfice record de 11,7 milliards en 2024, c’est en raison du coût du risque qui se normalise, mais surtout aussi à cause de sa filiale spécialisée dans le leasing auto Arval. Filiale dont la moins bonne performance pèse clairement sur le résultat net enregistré sur les douze derniers mois par la banque au logo vert et blanc. En cause ? “Un marché de la voiture d’occasion où les prix de vente ne sont pas favorables”, selon Michael Anseeuw.
Car pour le reste, en ce qui concerne les activités bancaires en Belgique, qui représentent plus de 60 % du bilan et près de 40 % du résultat net de l’institution financière, la machine commerciale a plutôt bien tourné. En hausse de 3 % à 1,48 milliard d’euros, “le bottom line s’affiche à un niveau supérieur à celui de 2023”, a souligné Michael Anseeuw.
Précisément, le périmètre belge de BNP Paribas Fortis affiche une hausse de ses dépôts à 156,5 milliards (+4,8 %) et de son portefeuille de crédits à 153 milliards (+2,2 %). Des chiffres qui font dire au CEO que “BNP Paribas Fortis a une fois de plus joué son rôle de soutien à l’économie et participé activement au finacement des ménages et des entreprises” en 2024, sachant que “la croissance des nouveaux prêts a été plus importante que celle du PIB”, a précisé Michael Anseeuw qui s’est également félicité du “travail intense” et des résultats engrangés par la banque lors de la campagne du bon d’État. En quatre mois, entre juin et octobre 2024, BNP Paribas Fortis a récolté plus de 8 milliards de fonds. Ce faisant, “des clients nous ont quittés, mais d’autres nous ont rejoints”, ajoute Michael Anseeuw.
Volatilité ambiante
Pour ce qui est de l’année en cours, le message est fait de prudence. D’abord parce que la banque fait l’objet d’une menace d’une grève de la part des syndicats. Ces derniers ne veulent pas du projet qui vise à transférer 500 personnes au sein d’une entité du géant des services informatiques Accenture en vue de moderniser son back-office. Michael Anseeuw se dit néanmoins confiant dans la capacité de la banque à maintenir le dialogue avec les représentants du personnel et à faire aboutir le projet qu’il juge “positif” pour toutes les parties prenantes.
Prudence également parce que, côté conjoncture, le CEO parle d’un environnement “très volatil”, marqué notamment par l’escalade protectionniste de Donald Trump, le risque de récession aux États-Unis et un contexte économique de plus en plus divergent entre l’Europe et les Etats-Unis (croissance, taux d’intérêt).
Si on peut s’attendre à ce que la BCE abaisse ses taux directeurs pour les amener autour des 2 %, il est également clair pour le CEO de BNP Paribas Fortis que les taux à long terme vont continuer à grimper, sous l’effet notamment des dépenses militaires. Selon lui, il faut s’attendre à vivre avec des taux longs substantiellement plus élevés que par le passé. Ce qui aura inévitablement “un impact sur non seulement sur la tarification des prêts hypothécaires mais aussi au niveau des prêts à long terme aux entreprises”, prévient-il.
Michael Anseeuw estime toutefois que la croissance pour l’économie belge pourrait être un peu plus élevée qu’espérée durant les trois mois de l’année. Mais il ajoute qu’il faudra se montrer attentif chez nous à la consommation des ménages qui ralentit déjà et pourrait plafonner, voire stagner, dans les mois qui viennent en raison de l’inquiétude croissante quant au contexte macro-économique extrêmement “complexe” et “incertain”.
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BNP Paribas Fortis
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Banken