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Banques: leurs pistes pour doper leurs revenus (sur votre dos)

Même si la plupart des banques belges affichent encore des résultats et des profits plus qu’honorables, il est clair que les taux d’intérêt bas leur compliquent singulièrement la vie.

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Max Jadot, le patron de BNP Paribas Fortis, l’a reconnu publiquement: aujourd’hui, ça va encore, mais à partir de 2017, les choses seront plus compliquées pour le secteur bancaire. Bien souvent, les épargnants ne comprennent pas ce discours, car ils ne voient que le rendement de leur livret d’épargne qui diminue au fil du temps – il est même au minimum légal de 0,11% aujourd’hui. Mais ce que les épargnants oublient, c’est que les banques replacent une partie des dépôts des clients, en obligations d’État par exemple, le problème étant que ces obligations d’État ne donnent quasi plus de rendement, voire des rendements négatifs, justement à cause de la baisse des taux d’intérêt en zone euro.

La question est donc de savoir comment les banques vont compenser la faiblesse de leurs marges bancaires. La réponse est claire: elles vont diminuer leurs coûts et chercher de nouvelles sources de revenus.

La première piste de revenus, c’est la hausse des tarifs bancaires. BNP Paribas Fortis vient d’ouvrir la voie en doublant le prix d’un dossier de refinancement pour un prêt hypothécaire. Au lieu de payer 350 euros, vous devez désormais en débourser 700. Officiellement, c’est justifié par le fait que beaucoup de clients ont profité de la baisse des taux pour renégocier le taux de leur ancien crédit hypothécaire. Bref, cela a occasionné à la banque un surcroît de travail qu’elle a donc tarifé à 700 euros, même s’il faut bien l’avouer, la plupart des banques sont incapables de dire quel est le coût réel d’un dossier individuel !

L’autre piste qui est mise en place pour compenser la baisse des taux, c’est l’augmentation du prix des services de base de type compte à vue. Ce sera une voie d’autant plus facile à suivre que le Belge change difficilement de banque et que cette captivité arrange bien les banques.

Banques: l’humain sera une fois de plus la variable d’ajustement des mutations technologiques

Une autre possibilité consistera à facturer de nouveaux services, des bons conseils qui auparavant étaient gratuits…

Et puis, c’est clair, la digitalisation du secteur permettra de faire des économies, d’augmenter la productivité et d’être plus proche des clients partout et 24 heures sur 24. Le prix à payer de cette digitalisation forcée, c’est que le secteur bancaire sera à terme moins intensif en capital humain. En d’autres mots, l’humain sera encore une fois la variable d’ajustement de ces mutations technologiques. Espérons juste que cet ajustement ne sera pas trop brutal au cours des prochaines semaines ou prochains mois…

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