Banque et gestion d’actifs: l’heure est aux emplettes!

Logo d’ING. REUTERS/Piroschka van de Wouw/File Photo © REUTERS
Sébastien Buron
Sébastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Engagé dans une course à la taille critique, le secteur européen de la gestion d’actifs poursuit sa concentration à marche forcée. Un mouvement auquel la Belgique n’échappe pas, comme en témoigne la montée en puissance de la banque ING dans la banque privée Van Lanschot Kempen.

ANP/ Hollandse Hoogte / Berlinda van Dam

L’heure est aux emplettes dans le secteur européen de la gestion d’actifs. Dernier exemple en date : l’acquisition par la banque néerlandaise ING de près de 20 % du gestionnaire de fortune néerlandais Van Lanschot Kempen. Si le montant de la transaction n’a pas été révélé et si le grand patron du groupe ING, Steven Van Rijswijk, s’est contenté de commenter l’opération en disant que Van Lanschot Kempen est “un gestionnaire de fortune respecté, coté en Bourse, bien capitalisé et rentable, avec une forte position de spécialiste, notamment aux Pays-Bas et en Belgique”, le deal s’inscrit parfaitement dans un mouvement plus large de consolidation et de réorganisation qui traverse le secteur de la gestion d’actifs, y compris en Belgique.

Course à la taille

L’opération n’est pas la première du genre, en effet. Engagé dans une course à la taille, le secteur de la gestion d’actifs (et plus largement de la banque privée) voit les rapprochements se multiplier depuis quelque temps. L’an dernier, BNP Paribas Fortis a déjà racheté Axa IM, le pôle gestion d’actifs du groupe Axa, avec comme objectif de figurer parmi les plus importants acteurs en Europe totalisant des encours d’environ 1.500 milliards d’euros. Dans le même ordre d’idée, le gestionnaire d’actifs français Natixis IM et le numéro un de l’assurance en Italie Generali ont pour leur part conclu en début d’année un accord visant également à créer un leader de la gestion d’actifs en Europe. 

Signe de son ampleur, le mouvement ne touche pas que les grands marchés comme la France ou l’Italie mais s’observe également en Belgique. Ainsi, rien qu’en 2024, la banque Delen a racheté son concurrent anversois Dierickx Leys, Crédit Agricole Indosuez a finalisé l’acquisition de Degroof Petercam, et Nagelmackers est passé sous le contrôle du groupe français BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne), poids lourd de la banque en France. Quant à Marc Raisière, CEO de Belfius, il a annoncé sur le site de Trends Canal Z, voici quelques jours, être à la recherche de nouvelles opportunités de développement sur le segment du private banking.

“Danish Compromise”

Les opérations sont guidées par une logique de course à la taille et d’économies d’échelle, tandis que les coûts des gestionnaires augmentent, notamment en raison des contraintes réglementaires, particulièrement en Europe. La rentabilité du secteur est également sous pression sous pression à cause de la montée en puissance des ETF (ce fonds qui répliquent un indice boursier ou un panier d’actions) et affichent généralement de meilleures performances que les fonds gérés activement. Par ailleurs, les gestionnaires d’actifs européens se doivent de booster leur taille critique pour rivaliser avec les géants américains comme BlackRock. 

Dernier élément : le mouvement est également lié au ‘Danish Compromise’, du nom de cette nouvelle règle permettant aux banques de détenir moins de capital pour leurs investissements dans les compagnies d’assurance et les gestionnaires d’actifs. Raison pour laquelle, un peu partout en Europe, les banques cherchent à acquérir des assureurs et des sociétés de gestion d’actifs.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content