2020, année éclatante pour l’or et le cuivre, les denrées agricoles en berne
L’or a dépassé les 2.000 dollars l’once pour la première fois de sa longue histoire en 2020 et les métaux industriels comme le cuivre ont également connu une année éclatante tandis que l’appétit pour les denrées agricoles a souffert de la pandémie.
Le métal précieux a grimpé jusqu’à 2.075,47 dollars le 7 août alors que les investisseurs voyaient avec inquiétude les banques centrales à travers le monde multiplier les mesures d’assouplissement monétaire.
“L’or était très demandé en temps que valeur refuge” mais aussi “car les taux de rendement plongeaient avec les mesures prises par les banques centrales”, rendant l’or, valeur sans rendement, paradoxalement plus attractif, explique Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.
A son plus haut, l’or gagnait près de 40% depuis le début de l’année. Mais le métal jaune a perdu de son éclat au fil des mois, et a entamé un sérieux plongeon début novembre.
Mercredi, l’or s’inscrivait en hausse de 23,8% sur l’année, à 1.878,33 dollars l’once.
Entre l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis et les annonces successives sur des vaccins contre le Covid-19, les investisseurs ont repris goût pour le risque et délaissé l’or.
En revanche, l’argent grimpe de 47,5% sur l’année, l’une des meilleures performances de 2020 pour une matière première, à 26,27 dollars l’once.
Il a profité en fin d’année de l’intérêt des investisseurs pour les métaux industriels, alors que les vaccins promettaient une reprise de la demande avec une offre perturbée par la pandémie.
Les métaux renaissent de leurs cendres
Les cours des métaux industriels ont subi en 2020 les secousses de la pandémie de Covid-19 avant de se redresser, tirés par la demande en Chine, usine du monde, berceau de la pandémie mais seule grande économie à croître cette année selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI).
Le cuivre, souvent considéré comme un bon indicateur de la santé de l’économie mondiale – une utilisation qui lui vaut le sobriquet de “Dr Copper”, ou Dr Cuivre – en est la parfaite illustration.
Le métal rouge largement utilisé dans l’industrie notamment pour la confection de circuits électriques, a d’abord subi de plein fouet la diffusion rapide du Covid-19 en Chine puis le grippage des échanges mondiaux, tombant à 4.371,00 dollars la tonne le 19 mars sur le London Metal Exchange (LME), un prix plus vu depuis plus de quatre ans.
Mais les perturbations de l’offre, notamment chez les principaux pays producteurs que sont le Chili et le Pérou, et la reprise de la demande en Chine ont poussé les cours quelques mois plus tard à près du double, à 8.028,00 dollars le 18 décembre, une première depuis février 2013.
Le métal rouge finissait une année mouvementée à 7.833 dollars la tonne.
Les autres principaux métaux de base comme le nickel et l’aluminium ont connu cette année une trajectoire comparable et évoluent à des niveaux plus vus depuis respectivement un et deux ans.
Les denrées agricoles souffrent
Les cours du sucre, du café et du cacao ont presque tous pâti en 2020 de la chute de la demande du fait d’une moindre consommation liée aux mesures de confinement et autres restrictions de déplacement des biens et des personnes à travers le monde.
Les cours du sucre à Londres et New York ont de nouveau montré leur dépendance aux prix du pétrole du fait de la transformation d’une partie de la production en éthanol.
Malmenés en mars et avril, ils se sont progressivement repris au cours de l’année et ont particulièrement bénéficié des annonces de vaccins contre le Covid-19 en novembre, finissant à 412,40 dollars la tonne à Londres et à 15,05 cents la livre à New York, sans pour autant retrouver leurs sommets annuels de février.
Les prix du cacao sont restés sous la pression d’une moindre demande en 2020 avant de connaître un soudain mais bref envol en novembre sous l’effet de tensions entre les principaux pays producteurs – Côte d’Ivoire et Ghana – et les industriels sur le prix d’achat des fèves.
La variété de café robusta, présente dans les cafés solubles et donc plus souvent bue à domicile, a mieux résisté que l’arabica, privilégié dans les expressos et qui souffre de la désaffection, quand ce n’est pas la fermeture, des bars et cafés.
Coté à Londres, le robusta est en passe de clôturer l’année à l’équilibre, à 1.378 dollars la tonne, ce que ne parviendra pas à faire l’arabica, à 126,05 cents la livre à New York.