Appel au don d’ADN pour résoudre un “cold case”

Plus de 300 Flamands sont prêts à céder leur ADN pour tenter de retrouver l’auteur d’un crime vieux de 30 ans.
Propriétaire d’une agence immobilière à Knokke, Ingrid Caeckaert (photo) avait 26 ans. En mars 1991, elle était retrouvée dans le hall de son appartement, lardée de 62 coups de couteau. Résistant à son agresseur, elle l’avait blessé et celui avait laissé des traces de sang, de sorte que l’on sait qu’il s’agissait d’un homme. Jusqu’à présent, toutes les tentatives de corrélation avec des ADN déjà connus se sont révélées infructueuses. D’où l’idée d’élargir la recherche via le chromosome Y que seuls les hommes possèdent. Ce dernier, explique Sofie Claerhout, chercheuse spécialisée en génétique médicolégale, se transmet de manière quasi intacte de père en fils, de sorte que 40 générations plus tard, il est toujours identifiable. Des parentèles peuvent ainsi être reconstituées et identifiées. D’où l’appel télévisé lancé par Farouk Ozgünes, journaliste d’investigation de VTM. Aux Pays-Bas, la technique est utilisée depuis une dizaine d’années et a déjà permis de résoudre quelques cold cases, telle l’affaire Marianne Vaatstra, assassinée et violée en 1999 au retour d’une soirée, qui a nécessité 8.000 prélèvements. “Le crime a eu lieu à Knokke, la victime était originaire de Maldegem et les indices recueillis par les enquêteurs incitent à penser que l’assassin est un régional, de sorte que 500 prélèvements devraient suffire”, commente Sofie Claerhout. Reste un petit problème: ce type de recherche, permis aux Pays-Bas, est interdit chez nous. La loi n’autorise en effet que la recherche de correspondances identiques, pas celle de correspondances proches. Le ministre de la Justice confirme cependant travailler à une adaptation de la loi.
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