127.000 emplois voués à disparaître d’ici 2030 à cause de l’absence de reconversion
L’absence de reconversion des profils en voie de disparition sur le marché du travail pourrait entraîner un coût social de 4,8 milliards d’euros chaque année, calcule jeudi un rapport réalisé par la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), la fédération de l’industrie technologique Agoria et le cabinet Deloitte. Il recommande aux employeurs, aux travailleurs et aux pouvoirs publics d’anticiper ces changements en considérant la formation comme un investissement et pas une obligation.
Les auteurs du rapport “The Future of Work – Stratégies pour la transition numérique” constatent une phase de transitions dans la façon de travailler en raison notamment de la numérisation, des transitions énergétiques et du progrès technologique. Ce phénomène entraîne la disparition d’emplois, la création de nouvelles fonctions et d’importants changements dans le contenu, nécessitant un apprentissage constant.
La FEB, Agoria et Deloitte alertent dès lors sur le coût de l’absence de reconversion. Ils estiment que 127.000 emplois sont voués à disparaître d’ici 2030 et que, si ces travailleurs ne se reconvertissent pas et se retrouvent au chômage, les pouvoirs publics devront supporter un coût moyen annuel de 4,8 milliards d’euros.
Les organisations constatent d’ailleurs “une importante marge d’amélioration” en matière de culture de l’apprentissage en Belgique: selon les chiffres de l’office statistique de l’Union européenne Eurostat, 10,2% de l’ensemble des travailleurs belges ont déclaré avoir suivi une formation au cours du dernier mois, sous la moyenne européenne de 10,8%. Les Pays-Bas affichent par exemple 26,6%.
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Le rapport souligne pourtant que les travailleurs dont l’emploi actuel risque de disparaître disposent des atouts de reconversion, dont la connaissance approfondie d’un secteur et de l’expérience. “Pour les employeurs, la reconversion et l’apprentissage tout au long de la vie font partie du concept de ‘guerre des talents'”, explique-t-il.
“Un concept de plus en plus urgent: avec le deuxième taux d’emplois vacants le plus élevé d’Europe, les entreprises belges se livrent depuis des années à une bataille acharnée pour attirer les gens.” Face à ces constats, l’étude plaide pour une politique de formation “moderne” basée sur les besoins de l’employeur et du travailleur, l’anticipation par le travailleur de ces changements sur le marché du travail et l’élaboration de stratégies pour le recyclage ou la reconversion des employés dans les entreprises.