Marc Biron (Melexis): “Nous sommes dans la Champions League de l’électronique automobile” 

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Dans notre Trends Talk, Marc Biron raconte la croissance spectaculaire de ce qui n’était une niche il y a trente-cinq ans. L’enjeu, désormais: s’adapter à un marché qui glisse vers la Chine. Et préparer la prochaine révolution des robots. 

Marc Biron, CEO de Melexis, est l’invité de notre Trends Talk, qui passera en boucle ce week-end sur Canal Z. Ce fleuron de la Belgique était une petite entreprise devenue grande, active dans le secteur stratégique des semi-conducteurs. 

“Melexis a été créée il y a trente-cinq ans par trois personnes: Roland Duchatelet, Rudi De Winter et Françoise Chombar, raconte Marc Biron. Ils ont eu la vision que l’électronique et les semi-conducteurs allaient prendre une place importante dans les voitures, pour réduire la consommation d’essence.” 

A l’époque, il s’agissait d’un secteur de niche. “Effectivement, mais ils ont eu cette vision que cette niche allait grandir. C’est ce qui s’est passé puisque Melexis a grandi. La passion et la vision restent la même: on développe et on produit des composants électroniques qui servent à réduire la consommation de CO2 des voitures, mais aussi à augmenter la sécurité et le confort des passages.” 

Aujourd’hui, Melexis emploie 2000 travailleurs sur dix-huit sites, dont Ypres et Tessenderlo en Belgique, pour un chiffre d’affaires proche d’un milliard d’euros. “Nous sommes assez fiers de dire que l’on a en moyenne vingt produits Melexis dans chaque voiture, souligne Marc Biron. Dans les voitures premium, avec de nombreuses options, cela va jusqu’à 200 produits Melexis.” 

Un secteur stratégique 

Après une période plus difficile, liée aux conséquences de la crise du Covid, Melexis accumule les records en bourse. Où en est l’entreprise? “Ce qui était une niche est devenu un très gros business, souligne le CEO liégeois. Il y a beaucoup de compétition, de grosses entreprises qui s’intéressent à l’électronique automobile parce que le business a explosé et est toujours en train d’exploser. Nous sommes désormais dans la Champions League et nous devons gérer la croissance, mais aussi le fait que le marché est en train de bouger. Il y a quelques années, il concernait surtout les voitures à essence ou diesel, surtout en Europe et aux Etats-Unis. Avec la voiture électrique, le marché glisse vers l’Asie et la Chine.” 

Les semi-conducteurs sont stratégiques et l’Europe est à la traîne. “L’électronique est le coeur et le cerveau de la voiture, acquiesce Marc Biron. C’est vrai aussi pour tous les services de communication, pour les jeux, les services de défense… En Europe, on ne produit que 10% des semi-conducteurs, ce n’est pas beaucoup. On a un peu perdu le contrôle et le Chip Act, un fonds de 43 milliards d’euros, doit permettre de passer à 20% de la production mondiale.”  

Une façon de revaloriser l’écosystème dont Melexis fait partie. “Il serait essentiel aussi de revaloriser la formation parce que chez Melexis, on a du mal à engager”, ajoute-t-il. 

Les marchés du futur 

Marc Biron insiste également sur l’importance de l’innovation. “C’est crucial parce que nous avons une croissance interne. Notre stratégie n’est pas d’acheter des entreprises pour augmenter le chiffre d’affaires, mais de développer de nouveau produits. Nous avons 700 personnes qui travaillent en développement. On met sur le marché quinze à vingt nouveaux produits chaque année.” 

De quoi l’avenir sera-t-il fait? “Nous travaillons sur différents projets automobiles, mais aussi en dehors, sur des applications robotiques parce que l’on pense que les robots sont une niche, mais l niche va grandir et on veut être présent au début pour profiter de la croissance.” 

Melexis prépare la suite de sa belle histoire. Un Trends Talk passionnant, à ne pas manquer. 

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