Liestbeth De Baere (Marlinks) : “Nous savons lorsqu’on chipote à un câble sous-marin “

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Daan Killemaes Economiste en chef de Trends Magazine (NL)

Marlinks est le leader mondial dans la surveillance des câbles sous-marins. Cette entreprise basée en Belgique opère en Europe, en Asie et aux États-Unis.

“Notre logiciel convertit les données brutes collectées en informations utiles pour les exploitants de parcs éoliens. Nous utilisons la fibre optique de l’infrastructure existante, ce qui évite de poser de nouveaux câbles”, explique Liesbeth De Baere, directrice des ventes mondiales de Marlinks.

La technologie développée par Marlinks, une entreprise basée à Gand, permet de prévoir et de prévenir les défauts des câbles qui se trouvent sous l’eau. “Auparavant, on n’intervenait que lorsque les choses allaient mal, mais il était souvent trop tard, rendant les réparations d’autant plus coûteuses. L’arrêt d’un parc éolien coûte beaucoup d’argent. Et c’est encore plus vrai à l’heure ou l’éolien en mer revêt une importance stratégique pour l’approvisionnement en énergie. Il est pourtant possible d’éviter de nombreuses pannes, grâce à une surveillance continue. Une bonne évaluation de la situation permet également d’éviter des interventions inutiles. Nous aidons les opérateurs à gérer leur infrastructure de câbles en bon père de famille.

À cela s’ajoutent les interconnexions à longue distance. Celles-ci sont installées à des profondeurs toujours plus profondes, ce qui ne fait qu’augmenter le coût des pannes éventuelles”, explique Liesbeth De Baere.

Une sécurité accrue

La technologie permet non seulement d’améliorer les performances opérationnelles des parcs éoliens, mais aussi de sécuriser les câbles. “Après le sabotage du gazoduc Nord Stream, la sécurité des pipelines et des câbles est devenu une priorité. On est capable de repérer un navire qui navigue sur un câble mais aussi lorsque quelque chose est placé sur celui-ci. La protection de notre infrastructure offshore en mer du Nord, avec bientôt une île énergétique et un nombre croissant de câbles et d’interconnexions, est essentielle “, déclare Liesbeth De Baere.

Marlinks est encore une jeune entreprise. Elle n’a été fondée qu’en 2017. “Les premières années, nous avons dû démarcher pour vendre notre produit, mais aujourd’hui, le marché nous connaît. Nous connaissons une croissance de 20 à 30 % par an. Nous employons aujourd’hui 12 personnes et réalisons un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros. Nous avons une filiale à Taïwan et nous voulons ouvrir un bureau au Royaume-Uni », précise encore Liesbesth De Baere.

Néanmoins la concurrence se réveille. Par exemple, les fabricants d’infrastructures de câblage développent également des logiciels pour interpréter les données collectées, ou un développeur de projet développe lui-même cette expertise. “Cela montre que notre secteur est en train de mûrir. Si l’Europe veut atteindre ses objectifs en matière d’offshore, le secteur doit aller de l’avant. La concurrence évite qu’on s’endorme sur nos lauriers”, déclare Liesbeth De Baere. 

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