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Soyez optimistes, c’est contagieux !

A quoi reconnaît-on un vrai patron ? Posez-lui des questions sur son chiffre d’affaires : s’il est en recul de 4 %, il vous dira qu’il est en retrait de 2 %. Et si, par bonheur, le chiffre d’affaires progresse de 4 %, il aura tendance à vous dire qu’il a davantage progressé. Mensonge ? Méthode Coué ? Absolument pas. Optimisme !

A quoi reconnaît-on un vrai patron ? Posez-lui des questions sur son chiffre d’affaires : s’il est en recul de 4 %, il vous dira qu’il est en retrait de 2 %. Et si, par bonheur, le chiffre d’affaires progresse de 4 %, il aura tendance à vous dire qu’il a davantage progressé. Mensonge ? Méthode Coué ? Absolument pas. Optimisme !

Et de l’op-timisme, il en faut des tonnes pour affronter l’avalanche de mauvaises nouvelles que colportent les médias à longueur de journée. Pourtant, derrière ces nouvelles négatives, quelques vigies – comme l’économiste Alain Minc l’a fait la semaine dernière en Une de votre magazine – ont pris le parti de combattre la sinistrose ambiante. Non pas, via des incantations, mais en regardant les chiffres avec le regard du patron, c’est à dire du dernier aventurier des temps modernes. La croissance en zone euro n’est que de 2 %, disent les esprits chagrins et encore, c’est une moyenne et elle cache mal les disparités entre le nord et le sud de cette zone monétaire !

Et alors ? A-t-on la mémoire à ce point courte pour ne pas se remémorer qu’il y a deux ans à peine, l’économie mondiale était à deux doigts de s’effondrer ? A l’époque, tout le monde aurait signé pour avoir ces “misérables” 2 % de croissance. Encore une fois : deux pour cent de croissance après la crise la plus forte depuis 1929, c’est un miracle. Reste évidemment un point noir de taille : le taux de chômage. Mais là encore, les exemples de la Suède et des pays baltes sont là pour nous démontrer qu’il est possible d’avoir une protection sociale forte et un taux de chômage faible. A condition d’avoir une meilleure utilisation des deniers publics. L’exemple à suivre est à nos portes. Copions sans vergogne.

Oui mais il y a la Grèce, diront certains. Elle fait peser une épée de Damoclès sur nos économies. Le scénario d’un Lehman Brothers bis n’est plus à exclure, diront d’autres. Là encore, les dirigeants européens ont démontré que Cassandre n’avait pas toujours raison. Même si les décisions ont été prises au forceps et même si le vote du parlement grec en faveur des mesures d’austérité s’apparente à une césarienne, le résultat est là. La Grèce pourra passer l’été à l’abri des spéculateurs. Et soyons clairs, chacun sait que la Grèce n’est pas le problème. Ce que font les dirigeants européens, c’est gagner du temps pour que l’Espagne (un autre morceau que la Grèce) fasse le ménage dans son économie. Quand ce sera fait, la Grèce pourra restructurer sa dette publique sans contaminer le reste de la zone euro. L’effet domino sera en partie effacé parce que les Européens auront su “donner du temps au temps” comme le disait Mitterrand.

Et puis, comme le faisait remarquer le président de la Commission européenne : les marchés financiers forcent l’Europe à s’intégrer économiquement comme aucun sommet européen n’est jamais arrivé à le faire. Mais chut ! On ne peut pas le dire. Des doutes ? Où se décident aujourd’hui les politiques économiques du Portugal, de la Grèce, de l’Espagne ou de l’Irlande ? A Berlin et à Bruxelles. Ingérence déplacée ? Oui, si le pays est bien géré, mais était-ce le cas de la Grèce ? Rappelons entre autres qu’il n’y a pas d’impôt foncier dans ce pays parce qu’il n’y a pas de cadastre… La diète imposée par les marchés financiers va étonnamment forcer la Grèce à avoir enfin une administration digne de ce nom. Personne ne s’en plaindra. Encore faut-il s’en rendre compte et ne pas faire comme le serpent qui, lorsqu’il mue, est aveugle…

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