Le site “Rich Meet Beautiful”, un service d’escort déguisé ?

© https://www.richmeetbeautiful.com/fr_BE/

Le Jury d’éthique publicitaire (JEP) a été saisi d’une plainte portant sur le site de rencontres “Rich Meet Beautiful” (RmB), via lequel des étudiantes peuvent être mises en relation avec des hommes nantis en recherche de compagnie. “Le jury se penchera sur cette plainte mardi prochain”, a indiqué lundi Piet Moons, président de l’organisme.

La nouvelle campagne publicitaire de RmB n’est pas vraiment vue d’un bon oeil par les universités du pays, qui y voient un service d’escort déguisé. Le mois prochain, des véhicules promotionnels doivent ainsi tourner à proximité des universités et hautes-écoles bruxelloises.

La direction du site de rencontres place la Belgique dans le top 5 des marchés à fort potentiel. “D’ici deux semaines, je me rendrai personnellement en Belgique afin de mener la campagne marketing via la radio, la télévision ou encore internet”, déclare Noor Sigurd Vedal, CEO de RmB. “Depuis notre lancement, nous avons constaté un énorme engouement pour notre site, nous estimons dès lors notre potentiel à 300.000 membres en Belgique d’ici 2018.”

“Cette campagne médiatique a fait l’objet d’une plainte”, a annoncé le président du JEP à l’agence Belga. Celle-ci sera analysée mardi prochain.

Le JEP peut condamner la campagne et imposer son arrêt. Il peut aussi estimer qu’elle ne pose aucun problème. Le jury peut enfin arrêter une décision conditionnelle, mais il s’agit d’un cas de figure très rare.

Marcourt et Simonis déposent aussi plainte

La ministre des Droits des femmes en Fédération Wallonie-Bruxelles, Isabelle Simonis, et son collègue en charge de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, ont annoncé à leur tour lundi soir leur volonté de déposer plainte contre la campagne publicitaire menée à proximité des universités et Hautes écoles bruxelloises sur le thème du “sugardating”. “Cette publicité, scandaleuse et alarmante, démontre que ce site encourage la prostitution des jeunes étudiantes. Les masques tombent par rapport à ces ‘pratiques de sugar-dating’ qui suscitent l’inquiétude depuis un moment. En plus d’inciter les jeunes filles à vendre leurs corps, ce phénomène valorise la domination masculine et marque un retour en arrière de plusieurs décennies dans les rapports entre les hommes et les femmes. Il est temps d’agir avec détermination, par la sensibilisation mais aussi en utilisant tous les moyens légaux possibles”, précise la ministre Simonis dans un communiqué.

Les deux ministres entendent ainsi se constituer partie civile au pénal en invoquant l’article 380 du Code pénal incriminant notamment l’incitation à la débauche et la prostitution ont déjà chargé les services de l’administration de constituer un dossier en ce sens. Ils prendront également contact avec les bourgmestres des communes où la publicité a été vue pour qu’ils suspendent cette diffusion au motif de troubles à l’ordre public. Les deux ministres annoncent enfin la mise en oeuvre d’une campagne d’information sur la prostitution étudiante afin de “conscientiser les jeunes à ses implications en termes d’intégrité physique et psychique”, conclut le communiqué.

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