Voitures de société : Di Rupo Ier est-il allé trop vite ?

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La nouvelle réglementation sur les voitures de société a provoqué une (quasi) unanime levée de boucliers. Entre ceux qui dénoncent un “manque de vision” du gouvernement Di Rupo, et ceux qui redoutent le poids fiscal de ces nouvelles mesures : le point sur les réactions.

Le gouvernement a adapté mardi la réglementation sur les voitures de société. L’impôt sur ces voitures diminuera chaque année. Les véhicules de seconde main seront taxés comme des nouvelles voitures. L’adaptation a été décidée pour éviter que les règles soient contournées via les sociétés de véhicules de seconde main.

Cette nouvelle réglementation est irréfléchie, a estimé mercredi SD Worx. Leaseplan parle, lui, d'”un manque de vision”. Quant à l’Unizo et au SNI, les fédérations saluent le geste… mais déplorent un goût de “trop peu”. Le point sur les réactions.

Voitures de société : une nouvelle réglementation “précipitée” (SD Worx)

SD Worx juge la nouvelle réglementation sur les voitures de société “précipitée” : “Le gouvernement voulait rapidement récupérer 200 millions d’euros mais n’a pas réfléchi à l’impact économique pour le secteur. Les pertes pour ce dernier seront vraisemblablement plus importantes. Cela créera de l’instabilité et cela aura de l’influence sur de nombreuses entreprises.”

L’entreprise de RH critique également ce qu’elle appelle “une lutte de symptômes” : “Les voitures de société sont un succès car les coûts salariaux sont élevés en Belgique et rien n’est fait à cet égard.”

Voitures de société : vers une augmentation des charges administratives (Leaseplan)

Leaseplan est d’avis que l’adaptation constitue une amélioration mais dénonce un manque de vision : “Des étapes ont été franchies ces dernières années pour une approche plus écologique mais on fait désormais marche arrière. Les règles changent en cours de jeu et c’est regrettable.”

Les modifications entraîneront une augmentation des charges administratives, estime l’entreprise de leasing.

Voitures de société : une légère avancée… mais une importante charge fiscale (Unizo)

L’Unizo, l’union des petits entrepreneurs flamands, considère que la prise en compte de l’âge de la voiture dans la nouvelle réglementation sur les voitures de société est une bonne chose mais souligne qu’il n’y a qu’une “avancée” dans une législation “encore trop lourde”.

En tenant compte de l’âge du véhicule, il y a une part plus équilibrée de la valeur économique du véhicule, affirme Unizo. L’organisation patronale regrette cependant l’importante charge fiscale.

Unizo recommande une introduction par phases de la nouvelle réglementation fiscale. Les contrats en cours ne doivent ainsi pas prendre subitement fin, estime la fédération flamande.

Voitures de société : “Ces nouvelles règles fiscales ne mèneront à rien !” (SNI)

Le Syndicat neutre des indépendants parle, lui, d'”un pas dans la bonne direction”, même si “cette hausse fiscale fait très mal aux entrepreneurs et aux PME”.

Il ressort d’une de ses enquêtes auprès de 869 indépendants et gérants que plus de la moitié d’entre eux modifieront leur politique sur les voitures de société. La moitié opteront à l’avenir pour des voitures plus petites, plus écologiques et moins onéreuses. Un quart veulent réduire drastiquement le nombre de véhicules de société.

“Ces nouvelles règles fiscales ne mèneront à rien, car les entreprises et les indépendants choisiront pour une autre politique concernant les voitures de société, assure ainsi Christine Mattheeuws, présidente du SNI. Ils iront à la recherche d’alternatives, car une augmentation des taxes qui accroît encore le coût salarial vient vraiment au mauvais moment.”

Le SNI plaide pour une mise en place progressive de la nouvelle réglementation et frappera, à ce sujet, à la porte du ministre des Finances, Steven Vanackere.

Trends.be, avec Belga

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