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Pourquoi la voiture pourrait résoudre (en partie) le problème de la mobilité

La diminution du nombre de voitures privées est bien entendu souhaitable, mais cela ne doit pas nous empêcher d’inventer en parallèle des modes d’utilisation alternatifs de la voiture.

D’après les résultats d’un screening réalisé par VAB, l’organisation de promotion de la mobilité, et publiée le 24 mars par De Standaard, le nombre de trajets effectués en voiture peut diminuer de 15 % si des incitants (financiers) poussent les employeurs à rechercher des solutions alternatives[1]. La diminution du nombre de voitures privées est bien entendu souhaitable, mais cela ne doit pas nous empêcher d’inventer en parallèle des modes d’utilisation alternatifs de la voiture.

La Belgique est actuellement le pays le plus saturé d’Europe, Anvers et Bruxelles trônant en tête du triste classement des villes les plus encombrées[1]. Et ce n’est pas parce que nos villes sont de plus en plus peuplées que le nombre de voitures y connaîtra forcément une diminution.

À Shanghai et Singapour, qui comptent parmi les villes les plus densément peuplées de la planète, la demande de voitures excède le nombre de plaques minéralogiques disponibles. On les octroie par loterie, quand on ne les vend pas aux plus offrants à des prix qui défient l’imagination. Ces deux villes se retrouveront bientôt dans une situation absurde : trop de voitures et pas assez de voies carrossables leur permettant de s’y déplacer. Les habitants se ruinent pour un numéro de plaque sans autre perspective que de perdre du temps dans les embouteillages.

Pourquoi la voiture reste-t-elle si importante ? Les consommateurs seraient-ils bêtes au point de ne pas comprendre que la voiture ne les fera pas mieux avancer et qu’il vaudrait mieux se tourner vers d’autres moyens de transport ?

Pas vraiment. Une étude de Zipcar a révélé l’an passé qu’à Bruxelles près de 40 % des personnes possédant une voiture ne s’en servaient que rarement ou jamais[2]. Soit parce qu’ils craignaient de se retrouver dans les encombrements, soit par peur de perdre leur place de parking.

Cela dit, seule une minorité est disposée à abandonner totalement la voiture, dans la mesure où tous les problèmes de mobilité ne se résolvent pas forcément avec le vélo ou les transports en commun. On peut par exemple effectuer la première partie d’un trajet en transports publics, mais il est ensuite difficile d’atteindre le lieu de travail parce qu’il est situé dans une zone industrielle. On peut aussi avoir besoin de la voiture pour aller chercher les enfants à l’école et faire les courses, ce qui nous enchaîne toute la journée à notre voiture.

Le défi consiste à trouver une formule qui encourage les gens à n’utiliser la voiture que pour les trajets où il n’existe pas de meilleure solution.

Aussi, dans la discussion autour du budget dévolu à la mobilité, il semble que le défi consiste à trouver une formule qui encourage les gens à n’utiliser la voiture que pour les trajets où il n’existe pas de meilleure solution.

La voiture partagée est incontestablement une partie de la solution qui mène à la mise en oeuvre de cette intermodalité. L’utilisateur la prend là où il en a besoin et, une fois parvenu à destination, la laisse au suivant.

Les consommateurs comprennent rapidement les avantages d’un tel système. L’enquête montre que les utilisateurs de voitures partagées abandonnent leur voiture privée ou renoncent à l’achat d’une voiture familiale (ou d’une deuxième voiture familiale). Chaque voiture partagée remplace au moins six voitures privées[3]. Les utilisateurs de voitures partagées roulent environ un tiers en moins que les personnes propriétaires de leur propre véhicule[4]. Par ailleurs, plus les utilisateurs de voitures partagées sont nombreux, plus le réseau de voitures partagées sera dense et donc utile au consommateur.

Depuis des années, et pour toutes ces raisons, nous sommes convaincus que le nombre de voitures partagées dépassera le nombre de voitures privées dans un proche avenir.

Le Belge est prêt pour cette idée : quelque 30.000 personnes dans notre pays utilisent déjà régulièrement des services de voiture partagée, un chiffre qui a doublé en un an. À l’échelle mondiale, nous prévoyons que le nombre de “partageurs de voiture” augmentera de 33 % par an pour atteindre 23,4 millions de personnes en 2024, dont 6,1 millions en Europe[5].

J’espère que les responsables politiques belges perçoivent les possibilités qui sont à notre portée si nous encourageons les voitures partagées. Plutôt que de diaboliser la voiture, nous pouvons réfléchir à des manières intelligentes de l’utiliser pour qu’elle contribue à résoudre la problématique de la mobilité.

Kate Croisier, Responsable Marché pour Zipcar Bruxelles.

Zipcar propose un modèle d’autopartage en free-floating à Bruxelles avec une flotte de plus de 250 voitures. Les utilisateurs peuvent récupérer et déposer une voiture dans n’importe quelle zone Zipcar.

Références

[1]http://ec.europa.eu/environment/eir/pdf/report_be_fr.pdf

[2] Étude iVOX à partir d’un échantillon représentatif de consommateurs bruxellois, réalisée à la demande de Zipcar, août 2016.

[3]http://www.sustrans.org.uk/what-you-can-do/use-your-car-less/car-clubs-and-car-sharing

[4]http://www.ethicalconsumer.org/ethicalreports/transport/carsharing.aspx et http://www.zipcar.co.uk/universities/how/greenbenefits

[5]http://www.berginsight.com/ReportPDF/ProductSheet/bi-carsharing-ps.pdf

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