“Le déclin de la syndicalisation semble être un élément-clé de la hausse des plus gros salaires”
Le déclin des syndicats dans les pays riches a alimenté la flambée des inégalités sociales en restreignant les moyens d’action des salariés face aux hauts revenus, affirme une étude d’experts du Fonds monétaire international.
“Le déclin de la syndicalisation semble être un élément-clé de la hausse des plus gros salaires”, écrivent deux chercheuses du FMI dans le magazine de l’institution, Finance and Development, du mois de mars.
Selon leur étude qui couvre la période 1980-2010, les syndicats permettent d’abord de freiner les inégalités en assurant une “distribution des salaires” plus équitable et en faisant pression sur les autorités pour s’engager dans cette voie.
Mais surtout, notent les chercheuses, une faible syndicalisation “réduit la capacité de négociation” des salariés sur leur rémunération, au bénéfice des actionnaires et des plus hauts revenus.
Selon l’OCDE, le taux de syndicalisation dans les principaux pays développés a reculé de 20,8% en 1999 à 16,9% en 2013. “Si la désyndicalisation affaiblit les revenus pour les salariés du milieu et du bas de l’échelle, cela augmente nécessairement la part des revenus perçus par l’encadrement des entreprises et par les actionnaires”, écrivent les deux économistes du Fonds, Florence Jaumotte et Carolina Osorio Buitron.
Selon leur étude –qui ne représente pas la position officielle du FMI–, des syndicats plus faibles peuvent également réduire “l’influence” des salariés sur les décisions liées aux plus hauts revenus dans les entreprises, telles que l’ampleur et la structure de leur rémunération.
D’ordinaire très discret sur ces questions, le FMI s’est récemment penché sur le mouvement de concentration des richesses dans les pays développés, notamment aux Etats-Unis.