” Le chômage des jeunes est un crime “

© Belga

Arrière-petit-fils d’Ernest Solvay, Paul Washer a accompli une longue et brillante carrière d’industriel (Solvay, Solvac, la présidence de la Fédération des industries chimiques…) avant de s’intéresser à la finance.

“J’étais intrigué par les produits dérivés, dit-il. Je les ai étudiés et fin 2006, j’ai compris que ces instruments étaient, comme dit Warren Buffett, des armes de destruction massive.” Paul Washer met alors en garde, dans un premier livre, contre les dangers de cette spéculation.

Aujourd’hui, la crise s’est installée. Dans un nouvel essai non encore publié, Paul Washer se demande “qu’attend-on pour sortir de la crise ?”. Il demande aux Etats de continuer à couper dans les dépenses administratives, mais aussi de prendre le relais des investissements privés en panne. “On l’a fait dans les années 1930 et dans l’immédiat après-guerre. Il faut le faire encore aujourd’hui”, assure-t-il. Un exemple parmi d’autres d’investissements productifs que pourraient réaliser les Etats serait de moderniser le rail. Aujourd’hui, le transport routier bénéficie d’énormes subsides (les transporteurs ne paient pratiquement rien pour utiliser le réseau routier, alors qu’ils doivent payer l’utilisation du réseau ferré).

L’Europe procède par avancées et reculs. Résultat : on ne prend pas de décisions

Mais Paul Washer n’est pas très optimiste quant à la possibilité de sortir rapidement de la crise. “L’Europe procède par avancées et reculs. Résultat : on ne prend pas de décisions”, dit-il. Une inaction qui le fâche : “le chômage des jeunes est un crime. L’Allemagne doit changer de politique. L’urgence n’est pas de défendre l’euro. C’est de réduire le chômage, qui atteint de telles proportions que cette situation ne peut pas s’éterniser”.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content