La reprise de l’économie belge se poursuit, mais l’équilibre est hypothéqué
La croissance annuelle du PIB devrait s’établir à 1,6% cette année, soit un peu mieux qu’initialement envisagé par la Banque nationale de Belgique (1,4%), mais identique aux prévisions du Bureau du Plan, ressort-il mardi des dernières projections économiques de la BNB. La croissance devrait ensuite rester stable pour les deux prochaines années, à 1,6% en 2018 et 1,5% en 2019.
La demande intérieure, poussée par un regain de la consommation privée grâce à une augmentation du revenu disponible (mesures du tax shift, mais également marge salariale d’1,1%), sera le principal moteur de cette croissance. Néanmoins, les investissements privés, notamment dans les logements, n’augmenteront que très peu en raison d’une hausse probable des taux d’intérêt.
Concernant l’inflation, après un pic à 2,2% cette année, elle devrait se stabiliser pour les deux années suivantes, à 1,7% puis 1,8%, soit rester supérieure à celle de la zone euro qui est estimée par la Banque centrale européenne à 1,5% en 2017 pour 1,3% en 2018 et 1,6% en 2019.
Les coûts salariaux vont eux repartir à la hausse au cours des prochaines années en raison du retour de l’indexation, mais aussi de cette marge salariale négociée par le Groupe des 10. En résultera un manque d’amélioration de la compétitivité par rapport aux pays voisins, ralentissant par la même occasion les exportations.
Après une année 2016 qualifiée de “grand cru” en termes de création d’emplois (près de 60.000 unités nettes), les trois prochaines années devraient, sans nouvelle mesure, connaître une croissance plus modérée de l’emploi, avec 43.000 nouveaux jobs en 2017, 39.000 l’année suivante et 33.000 en 2019. Quelque 215.000 emplois nets auront alors été créés entre 2015 et 2019.
Le taux de chômage, qui atteignait 8,6% en 2015 et 7,9% l’an dernier, devrait donc progressivement baisser de 7,5% cette année à 7,2% en 2019.
La BNB table par ailleurs sur un déficit public de 2% en 2017, contre 2,6% en 2016. “C’est mieux que ce que nous espérions”, précise le gouverneur Smets. Ceci dit, sans nouvelle mesure, le déficit demeurera de 2,1% en 2018 et 2019, hypothéquant l’objectif d’équilibre budgétaire.
Pour atteindre celui-ci, dont l’échéance a déjà été repoussée d’un an en avril dernier, le gouvernement devra trouver 8 milliards d’euros, soit 1,9% du PIB. Selon M. Smets, “le gouvernement devra d’une part s’assurer que le rendement prévu pour les mesures déjà annoncées soit optimal” et “prendre de nouvelles mesures”. Une politique jugée nécessaire “pour être un partenaire loyal en Europe” et veiller à ce que la dette publique puisse “supporter le coût du vieillissement de la population”.
La Banque nationale prévoit cependant une baisse de l’endettement, passant de 106% du PIB en 2016, à 105% cette année, 104,4% en 2018 et enfin 103,9% l’année suivante.