Face au protectionnisme, la Belgique prône un libre-échange “inclusif”
Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a plaidé mardi à Genève pour la mise en place d’un système commercial inclusif qui puisse répondre aux inquiétudes des populations générées par la mondialisation.
Didier Reynders a défendu cette position lors d’un événement organisé au Graduate Institue Geneva en compagnie du directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) Roberto Azevedo et de son homologue de l’Organisation internationale du Travail (OIT) Guy Ryder.
MM. Reynders, Azevedo et Ryder ont tous les trois souligné les sentiments négatifs que suscite aujourd’hui le libre-échange et comment cette atmosphère est utilisée par les populistes pour promouvoir des tendances protectionnistes. Le commerce international peut “nourrir des inquiétudes légitimes”, notamment en Belgique, a déclaré M. Reynders, avant de reconnaître que le libre-échange “peut avoir des effets négatifs”. “Certaines communautés ou certains secteurs sont en effet les perdants de la concurrence internationale et des marchés ouverts.”
Roberto Azevedo, qui venait le matin même d’être réélu pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de l’OMC, s’est naturellement fait le héraut du commerce international vertueux. “Le monde est plus sûr quand les nations font du commerce entre elles”, a-t-il avancé. Son homologue de l’OIT Guy Ryder était plus mitigé quant aux bienfaits de la croissance du commerce international, estimant qu’elle a pu diminuer l’exclusion économique et sociale à certains endroits, mais l’accroître à d’autres.
La position belge défendue par Didier Reynders vise à rendre le commerce international plus inclusif. Pour ce faire, il a exposé les quatre axes sur lesquels Belgique veut travailler: la transparence lors des négociations et dans les accords; des bienfaits prioritairement destinés aux citoyens et aux PME; un système plus équitable; et l’inclusion de clauses relatives au développement durable dans les accords.
Didier Reynders a souligné que quatre emplois belges sur cinq dépendent directement ou indirectement du commerce extérieur. Pour le ministre, la politique commerciale constitue ainsi un outil important pour la promotion des valeurs communes et une croissance équitable.
En guise de conclusion, le ministre des Affaires étrangères s’est engagé devant l’auditoire et les directeurs de l’OMC et de l’OIT à ne pas ménager les efforts belges pour rendre le commerce plus inclusif afin de répondre aux inquiétudes des citoyens. “Je suis convaincu qu’un système commercial efficace, multilatéral et bien réglementé qui assure une concurrence équitable contribue à réduire l’incertitude économique.”