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Pays émergents vs déclin de l’Occident ?

En période de crise, il y a parfois un sentiment de déclassement. Cette impression que nos vieux pays d’Europe vont doucement se transformer en musées, que les classes moyennes asiatiques – chinoises en particulier – viendront visiter. La croissance économique serait uniquement réservée aux pays émergents et nous serions condamnés à regarder les autres pays décoller économiquement, tandis que nous serions voués au déclin.

Une fois n’est pas coutume, j’ai une bonne nouvelle : ce cliché que l’on entend souvent ici ou là, est en bonne partie faux. L’Occident est loin, très loin d’être condamné, comme le concluent d’éminents économistes qui se réunissaient ces derniers jours à Aix-en-Provence.
Prenez les nouvelles technologies : le discours ambiant a tendance à dire que, même là, nous perdons du terrain. Or, rien n’est plus faux. Dans les domaines les plus excitants comme la biologie, les nanotechnologies ou les nouvelles formes d’énergie, presque toutes les recherches se font à l’Ouest, soit chez nous et pas en Chine.
Ce discours sur le déclin de l’Occident occulte aussi le fait qu’une force économique qui est en oeuvre actuellement, est le retour au local ou au régional. D’abord, parce qu’il y a les tentations politiques – surtout en période de crise – de remonter les barrières commerciales contre les produits fabriqués au bout du monde. Mais il y a surtout d’autres raisons plus solides de revenir au local. D’une part, le coût du transport qui n’en finit pas de grimper et qui rend la délocalisation moins intéressante ; la trop grande vulnérabilité des chaînes de production dépendant d’un seul fournisseur – on l’a encore vu avec les conséquences mondiales du tsunami japonais l’an dernier. Enfin, argument suprême, une chose qu’on ne pourra jamais délocaliser, à savoir les 500 millions de consommateurs européens. Ce marché, aucune entreprise ne peut s’en passer. D’autant que des calculs démontrent que la richesse par habitant d’un pays comme l’Indonésie – pourtant cité comme un exemple – se situe aujourd’hui au niveau de qu’elle était aux Etats-Unis en 1910.
Donc, in fine, oui, notre continent doit muer. Mais le message de ces économistes réunis dans le sud de la France est simple : il va encore s’écouler beaucoup de temps avant que ces pays émergents ne rattrapent le niveau des pays occidentaux.

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