Immobel rachetee par Marnix Galle
Marnix Galle, qui contrôle 100% d’Allfin Group SCA créé en 2001, devient actionnaire de référence d’Immobel, la plus ancienne société immobilière belge cotée, en rachetant la participation de 29,85% détenue par la famille Bruckner (Easthbridge, Cressida Invest). Il s’explique sur ses motivations.
Sans être le petit Poucet de la place, Allfin Group, société holding belge composée de plus de 30 entités et 40 membres du personnel, n’avait pas jusqu’ici la visibilité et la notoriété qu’elle méritait au vu de ses succès récents. Avec la prise de pouvoir chez Immobel via le rachat de quasi un tiers des titres cotés, elle fait d’une pierre trois coups en diversifiant son portefeuille de projets, ses fonds propres et ses équipes. Elle pérennise aussi durablement ses acquis, impressionnants en seulement quinze ans d’activités. Pour Marnix Galle, père de trois enfants et mari de Michèle Sioen, la nouvelle présidente de la FEB (Sioen Industries), c’était une priorité toute personnelle, bien avant les chiffres. Explications sur le vif, alors que le titre Immobel est toujours suspendu.
“Nous sommes en discussions avancées (due diligence) depuis cinq mois déjà… tout comme trois autres candidats au rachat, approchés très discrètement par Easthbridge. Je puis vous assurer que jusqu’à ce matin ni Gaëtan Piret, l’administrateur délégué d’Immobel, ni Paul Buysse, son président, n’étaient au courant. La fille de feu Ronny Bruckner, qui a piloté la manoeuvre, a fait preuve d’énormément de discrétion et d’aplomb. Comme il se doit avec une société cotée en Bourse et un portefeuille d’affaires complexe à gérer…”, explique d’emblée Marnix Galle, qui nous reçoit dans ses bureaux bruxellois de la rue des Colonies quelques heures à peine après la concrétisation du rachat.
Un rapide calcul, vu la capitalisation boursière d’Immobel autour de 177 millions d’euros et le prix payé par action par Allfin (44,70 euros) permet de fixer à 55 millions d’euros le prix payé par Allfin pour devenir actionnaire de référence de la vieille dame de la place Poelaert et disposer, pour lever des fonds, de l’accès aux marchés. C’est sans doute relativement peu, vu l’effet-levier apporté en contrepartie.
Mais là n’est pas la priorité pour Marnix Galle, qui mentionne disposer d’un solide coussin de fonds propres consolidés (120 millions d’euros). “A cinquante ans passés, je voulais surtout donner une pérennité à mes affaires en cours et assurer mes arrières pour les prochaines générations. J’ai trois fils, mais je ne sais pas ce qu’ils feront demain. Et j’ai vu ces dix dernières années quantité de sociétés comme la mienne disparaître l’une après l’autre. Je ne voulais pas vivre le même scénario. Maintenant, durant les trois prochains mois, nous allons analyser dans le détail l’ADN d’Immobel car, avant le rachat _ discrétion oblige _, nous n’avons eu accès qu’à des données très publiques, bilans et projets spécifiques sur le terrain. Mais je ne changerai rien à ma manière de faire : les deux sociétés vont travailler en parallèle, chacune avec ses complémentarités ; les quelque 40 personnes d’Allfin vont poursuivre les projets en cours. Idem chez Immobel qui, je pense, pourrait s’avérer un jour plus profitable…”, assure-t-il.
Quant au Conseil d’administration de cette dernière, il devrait être remanié dans les tout prochains jours par cooptation, après entrevue déjà programmée avec le Président Buysse. Parmi les personnes pressenties pour représenter les intérêts de Marnix Galle autour de la table ovale du 58 de la rue de la Régence, on peut déjà citer Piet Vercruysse et Hilde De Valck, respectivement président du CA et CFO d’Allfin, en attendant une troisième personne, encore incertaine pour l’instant.
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