“Alliance Patrimoine-Emploi”: le plan pour stimuler le secteur de la construction

Paul Magnette (PS), Maxime Prevot (cdH) et Christophe Lacroix (PS) © Belga

A quelques jours de l’ouverture du salon Batibouw, le ministre wallon du Patrimoine, Maxime Prévot, a présenté lundi un plan d’action visant à faire de la rénovation des monuments classés en Wallonie un levier pour stimuler l’emploi et la formation dans le secteur de la construction.

“Le patrimoine est un enjeu qui ne peut être considéré comme accessoire. C’est une thématique sur laquelle nous devons miser pour l’essor socio-économique de la Wallonie”, a défendu le ministre wallon lors d’une conférence de presse.

Articulée autour de 14 mesures, cette “Alliance Patrimoine-Emploi” vise à encourager la formation d’une main d’oeuvre qualifiée, à lutter contre le dumping social dans le secteur, et dégager de nouveaux moyens de financement pour le patrimoine wallon.

La Wallonie compte aujourd’hui 2.700 monuments classés dont la préservation nécessite des travaux estimés à quelque 500 millions d’euros. Un quart de ce patrimoine requiert même une “intervention urgente”.

La Région, qui consacre aujourd’hui quelque 25 millions d’euros par an à son patrimoine, n’apportera toutefois pas de moyens financiers nouveaux dans le cadre de ce plan d’action.

L’effort sera surtout mené via un soutien à la formation qualifiante des jeunes (notamment par la création d’une année spéciale en maçonnerie du patrimoine). Le réseau wallon des centres de formation en alternance sera particulièrement mis à contribution.

Les entreprises du secteur seront également partie prenante via la Confédération construction wallonne (CCW).

L’initiative du ministre Prévot vise aussi à adapter les règles d’accessibilité aux marchés publics pour ces travaux de rénovation, notamment par l’homogénéisation des clauses administratives et techniques, la révision des classes d’agréation des entreprises, etc.

Vu la hauteur des besoins financiers nécessaires (et l’étroitesse des moyens publics disponibles), le gouvernement wallon entend encourager les modes de financement alternatif pour la préservation du patrimoine, comme le mécénat d’entreprises.

Il suggère aussi que le régime du “tax-shelter”, en vigueur pour la création cinématographique et les arts de la scène, soit élargi à l’entretien des monuments, une décision qui relève toutefois non du niveau wallon, mais du fédéral.

“J’ai déjà suggéré la mesure au niveau fédéral, mais je n’ai pas eu de réponse”, confesse Maxime Prévot. “La Wallonie, mais aussi la Flandre, auraient pourtant à y gagner”.

Enfin, dans le cadre de sa réforme fiscale annoncée, le gouvernement wallon envisage de revoir le régime des droits de succession (et donation) pour les monuments classés, dont la moitié appartiennent à des privés.

L’idée ici est que les droits dus par les héritiers puissent être directement affectés à la préservation du bien en question, plutôt que versés au Trésor wallon, selon Maxime Prévot.

Celui-ci entend également soutenir la récolte de fonds à des fins de restauration par la mise à disposition d’une plateforme collaborative et d’une expertise en matière de montage de projets de fundraising.

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