La France attire les e-pharmaciens belges
Newpharma, le leader belge de la vente de médicaments en ligne vient de boucler sa première acquisition : le site français MonGuideSanté et ses 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Comme pour son concurrent Pharmasimple, le marché hexagonal devient l’une des priorités. Il représente déjà 30% de son chiffre d’affaires.
La pharmacie en ligne est un petit milieu dans lequel seuls quelques acteurs parviennent à véritablement tirer leur épingle du jeu. Les plus “petits”, ces pharmacies qui se contentent d’ouvrir un magasin online en complément à l’officine, atteignent rapidement leur limite alors qu’ils font face à de gros joueurs comme Newpharma ou Pharmasimple, les deux frères ennemis de la pharma online belge.
A l’étroit en Belgique
Car ce sont souvent les plus gros qui tirent tout le marché, même si celui-ci connaît une forte croissance. En 2012, on évaluait le marché belge de l’e-pharmacie à 26,5 millions d’euros à un moment où Newpharma, le N°1 belge, affichait un chiffre d’affaires de 8,5 millions d’euros. A présent, le site, basé à Liège, avance pas moins de 18 millions d’euros de revenus (un chiffre non publié). Ce qui laisse présager de l’évolution du marché…
On est loin de l’officine du coin (qui réalise, en moyenne, 1,093 millions d’euros de chiffre d’affaires). D’ailleurs, les spécialistes de la pharmacie sur le Web comme Newpharma et Pharmasimple se sentent à l’étroit dans le marché belge. Trends-Tendances dévoilait en juillet une levée de fonds de 500.000 euros en France pour Pharmasimple. A l’époque, Michael Willems, fondateur de Pharmasimple (injoignable au moment d’écrire ces lignes), espérait atteindre un chiffre d’affaires de 5 à 7 millions d’euros en 2014.
Changements dans le management
A présent, c’est Newpharma qui occupe l’actualité et marque son intérêt croissant pour l’international. D’une part, l’équipe fondatrice connaît des changements : les partenaires de départ ne sont désormais plus que deux (Michael Vandenhooft et Jérôme Gobesso). Et l’ensemble du capital de la start-up demeure entre les mains de ces deux actionnaires dirigeants.
Par ailleurs, Newpharma annonce aujourd’hui l’acquisition d’un acteur français, MonGuideSanté petit acteur français (3 millions d’euros de chiffre d’affaires). Une manière de consolider une position dans l’Hexagone qui réalise déjà une part importante des revenus des pharmacies et parapharmacies belges en ligne (30% pour Newpharma).
Pharma ou parapharma ?
Mais le marché français n’est pas toujours si simple. D’ailleurs, les deux belges jouent là-bas la carte de la parapharmacie. La différence ? Les pharmacies en ligne doivent être liées à des officines et disposer d’un pharmacien titulaire. Elles peuvent vendre des médicaments (non soumis à prescription), alors que les parapharmacies, elles, ne peuvent vendre que des produits qui ne sont pas des médicaments. La nuance est importante : notamment parce qu’en France, Google se montre très sévère à l’encontre de l’achat de mots-clés, source non-négligeable du trafic (et des revenus) d’un site d’e-commerce. Et cela permet, par ailleurs, d’échapper aux contraintes strictes de l’Ordre des pharmaciens qui interdit par exemple certaines formes de promotions et de publicités.
A terme, Newpharma (qui, à l’inverse de Pharmasimple, continue de se positionner comme pharmacie en ligne en Belgique) entend “devenir européen, précise Michael Vandenhooft, co-fondateur de la PME, nous avons lancé il y a six mois Newpharma en Allemagne et ce pays représente déjà 5% de notre activité.” Bien sûr, Newpharma n’atteindra pas la taille d’un géant de la pharmacie online comme l’allemand Doc Morris (plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires), mais il compte avoir une place sur l’échiquier et compte saisir toutes les opportunités.
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