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‘L’Homme peut désormais rayer d’un seul coup une espèce de la surface de la Terre’

La fièvre Zika qui occupe en ce moment les médias pourrait être un non problème d’ici quelques années. Non pas parce que le monde sera devenu insensible aux centaines de milliers de morts provoquées par les moustiques, mais parce que le génie humain lui permettra d’éteindre en un clin d’oeil une espèce animale !

La très sérieuse revue “Nature” a dévoilé qu’une équipe de chercheurs britanniques était parvenue à démontrer qu’il suffirait d’introduire un gène d’infertilité dans quelques dizaines de moustiques pour venir à bout, en deux ou trois ans à peine, de toute la population de moustiques porteurs du virus Zika. En effet, ce que démontrent ces scientifiques, c’est qu’il est possible, grâce à une nouvelle technique appelée le “gene drive”, d’éteindre une espèce animale nuisible.

Comme le font remarquer Les Echos, ce “gene drive” n’est pas une simple transformation génétique de l’organisme du moustique, mais va plus loin encore. Sa spécificité, c’est que la modification se transmet d’office à la génération suivante, de sorte qu’il est possible de transmettre un gène muté à toute une population, et cela d’autant plus rapidement que l’espèce en question a un cycle de reproduction très rapide. Ce serait donc une manière de se débarrasser définitivement de tous ces moustiques qui provoquent la fièvre Zika ou la malaria, une maladie qui tue encore 450.000 personnes par an !

L’humanité a acquis la possibilité – quasi divine – de rayer d’un seul coup une espèce animale de la surface de la Terre

Évidemment, si cette découverte scientifique est validée, alors il n’y a aucune limite, en théorie, à son usage. Elle pourrait demain être utilisée pour éliminer le frelon asiatique qui menace les abeilles en Europe, pour ne citer qu’un seul autre exemple. Mais comme le précisent Les Echos, appuyer sur le bouton “extinction d’une espèce” n’est pas un geste anodin. D’abord, parce que si les moustiques, par exemple, peuvent être dangereux, ils rendent aussi d’autres services à notre écosystème. La question est donc: si on élimine les moustiques, ne va-t-on pas déclencher un effet domino et provoquer l’extinction non voulue d’autres espèces animales ? Et puis, les généticiens qui suivent ce dossier n’excluent pas la possibilité de voir le gène muté se répandre au sein d’autres espèces provoquant d’autres réactions en chaîne non souhaitées. Par conséquent, les scientifiques estiment qu’il faut utiliser cette découverte avec beaucoup de précautions.

L’humanité a acquis la possibilité – quasi divine – de rayer d’un seul coup une espèce animale de la surface de la Terre. C’est une responsabilité trop lourde à porter aujourd’hui et il faudra faire d’autres tests pendant des années avant de conclure à sa non-nocivité.

Plus que jamais, l’alliance de la biotechnologie, des nanotechnologies et de l’informatique vont susciter des questions morales importantes: la Chine, par exemple, travaille sur un programme de séquençage des surdoués en Chine, avec sélection des embryons. Et donc, comme ne cesse de le dire le docteur Laurent Alexandre, auteur du best-seller ‘La mort de la mort’: “Nous sommes à la veille de problèmes éthiques absolument immenses.” Le citoyen est-il capable de dire stop ?

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