Tout savoir sur le bitcoin, la “crypto-monnaie” qui pèse 9 milliards

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“Regards économiques”, la revue de l’Ires, se penche sur le bitcoin. Pas tout à fait une monnaie, mais…

Voilà qui va réjouir ceux qui ne comprennent rien au bitcoin, cette monnaie électronique apparue voici huit ans. Dans le numéro 127 de la revue Regards économiques (1), Louis Larue, chercheur à la Chaire Hoover et assistant à l’Economics School of Louvain a résumé ce qu’est cette ” crypto-monnaie “, ses atouts, ses faiblesses. Au passage, le bitcoin n’est plus une anecdote : il y en a désormais 15,6 millions en circulation et comme chacun vaut 600 euros, son encours total pèse 9,4 milliards d’euros.

A côté des pièces et billets des banques centrales, à côté de la monnaie scripturale créée d’un trait de plume par les banques, il existe depuis quelques années ce qu’on appelle les ” crypto-monnaies “, des monnaies virtuelles, dont le bitcoin est le représentant le plus célèbre. Ici, les banques n’interviennent pas. La validité d’une transaction en bitcoin repose sur le fait qu’elle a été vérifiée, rendue publique et validée par la communauté des utilisateurs via des algorithmes compliqués. Cette transaction est insérée dans une ” chaîne de blocs ” (blockchain) et l’ensemble de la chaîne s’allonge au fur et à mesure des transactions, de manière à former un registre central qui est vérifiable par tous. Il n’y a donc pas de possibilité que le même bitcoin serve deux fois en même temps ni de falsifier une transaction.

Payer oui, évaluer non

Mais le bitcoin n’est pas encore une monnaie à part entière. Une vraie monnaie permet d’effectuer une transaction, de fixer un prix, de thésauriser. Les banques centrales s’en servent aussi pour piloter l’économie en augmentant ou réduisant la masse de monnaie en circulation. Le bitcoin permet certes de thésauriser et d’acheter certains produits mais ce n’est pas un outil de banque centrale et pas encore une unité de mesure. Les prix de ces produits sont toujours d’abord exprimés en euros ou en dollars puis traduits en bitcoin, dont la valeur peut changer énormément en quelques mois (on est passé de plus de 1.000 dollars à moins de 200 puis 600 aujourd’hui). Le bitcoin a d’autres faiblesses : certains comptes ont été piratés, des fraudes ont été commises et l’anonymat du système est une porte ouverte au blanchiment d’argent.

” Il faudra encore un certain nombre d’années avant que le bitcoin puisse devenir une réelle monnaie “, juge Louis Larue.

Pour l’instant, c’est autant la technologie sur laquelle il repose que le bitcoin qui suscite la convoitise. Le système des blockchains facilite grandement les paiements internationaux ou la livraison de titres financiers. Des tâches qui mobilisent encore aujourd’hui des bureaux et du personnel de par le monde. ” La technologie du bitcoin pourrait faire économiser des milliards “, juge Louis Larue. Ce n’est qu’un début…

(1) A télécharger sur le site : www.regards-economiques.be

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