Skypicker, l’appli qui vous promet des billets d’avion 90% moins chers

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Vous dégoter des billets d’avion à des prix battant toute concurrence, tel est la promesse de Skypicker. En quelques clics, on y trouve un Bruxelles / New York à 318 euros…

Business Insider est parti à la rencontre du duo à l’origine de la création de Skypicker. Ils s’appellent Lucie Bresova et Olivier Dlouhy, ont tout juste la trentaine, et sont pourtant parmi les plus âgés dans l’équipe de la start-up. Cette dernière compte aujourd’hui quatre-vingt employés, et affiche des revenus à faire pâlir d’envie certains entrepreneurs. Rien qu’en avril, l’entreprise a ainsi accumulé près de quatre millions d’euros, à raison de 175 000 dollars de ventes quotidiennes en moyenne. Un succès soudain, puisque l’application n’a été lancée qu’il n’y a quelques mois…

Inventer des correspondances pour payer moins cher

Cela faisait plusieurs années que Lucie Bresova et Olivier Dlouhy planchaient sur ce projet. L’idée a germé dans l’esprit du second alors qu’il cherchait à réserver un vol pour sa petite amie, allant de Prague au Portugal. Les vols directs sont trop chers. Par dépit, il sélectionne une ville au hasard, en l’occurrence la capitale norvégienne, et se met à étudier les billets Prague / Oslo, Oslo / Portugal. Et là, surprise, il trouve une correspondance à bas prix, qui n’était pas apparue dans ses premières recherches. Olivier Dlouhy passe alors la journée à retourner le net à la recherche de telles “correspondances déconnectées“. A chaque fois, il trouve des vols de 50 à 90% moins chers que les billets que les comparateurs de prix ou les compagnies aériennes lui proposent.

L’explication est simple. Les compagnies ne listent pas les correspondances avec leurs rivaux, ou ceux qui n’appartiennent pas à une alliance internationale, et les sites de réservations n’ont pas suffisamment d’informations pour vous renseigner sur tous les vols.

C’est sur ce constat que repose Skypicker. Ses deux fondateurs sont persuadés que certains voyageurs sont prêts à passer plus de temps dans le ciel, ou en escale touristique, pour payer moins cher. Mieux encore, Lucie Bresova affirme à Business Insider que sur les vols long-courriers, les correspondances pourraient s’avérer plus rapides que de prendre la “route officielle“.

Une solution vraiment économique ?

Reste à convaincre les compagnies aériennes de la viabilité du projet. Au départ, elles se montrent réticentes, arguant qu’elles n’ont pas besoin de cette application pour vendre leurs billets. Derrière cet argument se cache aussi une réalité économique : les vols directs se vendent plus chers, et ce sont aussi sur eux que les entreprises dégagent le plus de marge. Mais Olivier Dlouhy et Lucie Bresova parviennent finalement à convaincre 150 d’entre elles. D’après eux, les vols directs, comme un “Londres / New York” seront toujours pleins, du moins tant qu’il existera des gens pressés. En revanche, leur application permettrait d’augmenter le taux de remplissage de certains vols délaissés, dont les voyageurs ignorent bien souvent l’existence. Tout le monde serait ainsi gagnant.

Grâce à un algorithme et aux données transmises par des grandes compagnies aériennes, le site afficherait des tarifs très concurrentiels. En théorie du moins. Nous avons fait le test sur un vol aller-retour Bruxelles / New York, en novembre. Pas vraiment concluant. Sur Skypicker, on trouve un premier prix à 437,31 euros. Pour la même date, Expédia nous propose un vol direct à 452,17 euros, et Brussels Airlines à 448,57 euros. La différence est donc minime, surtout lorsqu’on sait que le premier vol prendra entre 18 et 27 heures, contre 7 ou 8 heures pour un vol classique. En revanche, la différence se fait davantage sentir entre la start-up et la compagnie aérienne dès lors qu’il s’agit d’une réservation à court terme, ou d’un voyage pendant les périodes les plus prisées. En juillet par exemple, pour le même trajet, on constate entre Skypicker et Brussels Airlines une différence non négligeable de 299,84 euros. Elle grimpe à 428,38 euros au mois de juin, ce qui représente un écart de 70% entre les deux sites. Expédia lui, reste en revanche tout aussi compétitif, voire plus, que Skypicker. Là où ce dernier remporte la palme, c’est surtout sur les trajets entre des villes moins bien desservies.

Pour un aller-retour Varsovie / Porto par exemple, on trouve un premier prix, au mois de juin à 160 euros sur Skypicker. Les autres comparateurs en ligne nous en proposent entre 186 et 224 euros. Et sur un Brême / Milan, on peut aussi gagner une vingtaine d’euros, soit 15% du prix. On n’est pas encore aux 90% d’économies annoncées, mais qui sait, avec un peu de chance…

Perrine Signoret

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