Selon Google, “il n’y a jamais eu de meilleur moment pour être entrepreneur en Europe”
Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour être entrepreneur en Europe, a affirmé mercredi Matt Brittin, président EMEA Business & Operations de Google, lors d’un débat international organisé à Bruxelles autour des compétences numériques et des mesures que doit prendre l’Europe dans ce domaine.
L’Union européenne prévoit en effet que le manque de savoir-faire en la matière va causer un déficit de près d’un million d’emplois en 2020. Un phénomène qui touche également la Belgique, où les PME sont très peu présentes sur internet, selon Thierry Geerts, directeur de Google Belgique.
“Seules 22% d’entre elles vendent par exemple des produits en ligne et 40% possèdent un site internet. Cette présence est pourtant vraiment nécessaire et permet d’avoir accès à un marché de 2,5 milliards de consommateurs”, insiste ce responsable belge du géant américain.
Google a profité de cet événement, baptisé ‘Digital Skills – Creating economic growth across Europe’ et organisé avec Les Amis de l’Europe, un think-thank basé à Bruxelles ayant pour objectif d’encourager les réflexions sur l’avenir de l’UE, pour annoncer un renforcement de son implication dans son projet ‘Growth Engine’. Avec un investissement de 25 millions d’euros, celui-ci visait à offrir à un million d’Européens une formation gratuite pour acquérir des compétences numériques d’ici fin 2016. Cet objectif ayant déjà été atteint, l’ambition est désormais de former un million de personnes en plus pour la fin de l’année.
En Belgique, cela prend la forme de l’Atelier digital, où les PME peuvent acquérir ce savoir-faire afin de continuer à développer leur entreprise. Jusqu’à présent, environ 3.000 formations ont déjà eu lieu et le cap des 10.000 devrait être franchi fin décembre.
Parmi les programmes qui permettent de faire fructifier son business, il y a notamment Google Search, qui permet aux entrepreneurs d’être repris dans le moteur de recherche et de rendre leur société visible sur internet, Google Translate, qui permet de franchir la barrière de la langue, ou encore Google AdWords, qui permet de faire apparaître des publicités lors de recherches contenant des mots-clés spécifiques.
C’est d’ailleurs à ce dernier qu’a eu recours Christophe Morbee pour améliorer la visibilité du commerce de sa compagne. Situé à Knokke, ‘Jules & Juliette’ propose des vêtements pour bébé. C’est en utilisant AdWords qu’il a pu permettre à cette petite entreprise, qui employait quatre personnes à ses débuts en 2010, de se développer, de se faire connaître au-delà de la station balnéaire, de déménager dans un commerce plus étendu, et de désormais employer sept personnes. Grâce à ce programme, ce petit commerce résiste face aux géants du secteur, résume Christophe Morbee, qui ambitionne désormais de lancer une plateforme d’achat en ligne.
Pour ce faire, cet entrepreneur devra avoir recours à des personnes étant à l’aise avec les nouvelles technologies et le marketing. Des profils dont on manque aujourd’hui en Belgique, constate-t-il.
C’est ici que la formation aux compétences numériques proposée par Google intervient. “Dans un triangle composé du consommateur belge, des gouvernements et de l’entrepreneur, c’est le premier qui est le plus à l’aise avec les nouvelles technologies. S’il ne trouve pas son bonheur sur des sites belges, il ira voir ceux d’autres pays”, déplore, de son côté, Thierry Geerts.
L’Europe a donc aussi son rôle à jouer, notamment en abattant les obstacles à la digitalisation de la société et en incitant les citoyens à se former à ces nouvelles compétences, qui leur permettront d’utiliser le plein potentiel d’Internet. Cependant, chaque pays de l’UE dispose encore souvent de sa propre législation en matière de TVA, d’impôts ou de livraisons par exemple.
“Un entrepreneur en règle dans un pays peut tout aussi bien être en infraction dans un autre”, illustre le directeur de Google Belgique, qui plaide dès lors pour une législation qui soit plus simple, homogène en Europe et en faveur des entrepreneurs. Un message qu’il s’attache à transmettre également aux responsables politiques belges, constatant “une réelle conscientisation de leur part”.