Lufthansa envisage une base pour une compagnie low cost à Bruxelles

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Eurowings pourrait ouvrir une base pour des vols low cost au départ de Bruxelles. Cette filiale de la Lufthansa va ouvrir une base à Bâle l’an prochain et étudie une installation à Bruxelles et Vienne. Elle pourrait ainsi concurrencer – ou épauler ? – Brussels Airlines, qui vient de lancer un tarif low cost à 69 euros a-r.

Les tickets peu chers vont-ils encore se multiplier au départ de l’aéroport de Bruxelles ? Après Ryanair, Vueling, la compagnie allemande Eurowings, filiale de Lufthansa, pourrait bien ouvrir une base à Bruxelles. “Le projet est à l’étude” indique Martin Riecken, porte-parole du groupe Lufthansa pour l’Europe. “Nous avons annoncé l’ouverture d’une base à Bâle, avec 2 à 4 Airbus A320, en 2015. Nous étudions l’installation de bases à Bruxelles et en Autriche, d’autres home markets de Lufthansa.”

Le groupe allemand considère la Belgique, la Suisse et l’Autriche comme ses marchés principaux, où il dispose de filiales, Swiss en Suisse, Austrian en Autriche, ou Brussels Airlines en Belgique, dont il est le premier actionnaire avec 45% du capital. “Nous visons une clientèle privée, très sensible au prix, qui accepte un service réduit” continue Martin Riecken. “Nous en sommes encore au premier stade”. A Bâle, par exemple, Eurowings ira concurrence easyJet.

Une offre différente de celle de Brussels Airlines? Cette offre allemande s’ajoutera à celle développée par Brussels Airlines, qui vient d’annoncer la refonte de ses tarifs, avec quatre gradations (1). Le tarif le plus bas, check&go, s’élève à 69 euros pour un vol aller-retour, taxes comprises. Il est plus bas que le plancher actuel, 99 euros, mais n’inclut pas de bagage en soute (supplément de 15 euros pour chaque trajet). La reconversion d’Eurowings Cette initiative Eurowings est poussée par le nouveau CEO de Lufthansa, Carsten Spohr. Lufthansa a déjà transféré les vols européens au départ de l’Allemagne à une filiale low cost, Germanwings. Elle assure à moindre coût tous les vols d’Allemagne vers d’autres pays européens, sauf ceux au départ de Francfort et de Munich.

La Lufthansa suit une approche adoptée par d’autres grandes compagnies historiques. Pour riposter à l’offre des low cost purs comme Ryanair ou easyJet, ces compagnies développent des filiales low cost qui utilisent les principes de ce nouveau secteur: flotte homogène, tarifs bas et réseau articulé autour de plusieurs bases. Le cas le plus réussi est Vueling, la filiale low cost d’IAG (British Airways et Iberia). Air France tente la même approche avec Hop !

Vers un pôle low cost, Wings Pour l’heure Eurowings est une compagnie à vocation régionale opérant 23 avions Bombardier CRJ 900. Ces avions sont trop petits (environ 86 places) et peu adaptés au trafic low cost. Ils seront remplacés l’an prochain par 23 Airbus A320, qui peuvent transporter environ 150 passagers.

Eurowings fonctionnera dans le cadre d’un pôle low cost que le nouveau CEO de la Lufthansa, Carsten Spohr, entend développer, qui compte déjà Germanwings et devrait être rejoint par une compagnie long courier, Wings. Le choix d’Eurowings comme base pour une activité low cost est son coût de fonctionnement : 20% de moins que Germanwings, la filiale “low cost” au départ de l’Allemagne, qui a des coûts moins élevés que sa maison mère. Ces transporteurs fonctionnent avec des conventions moins coûteuses en matière de personnel.

Relations avec Brussels Airlines à préciser Les opérations d’Eurowings et de Brussels Airlines resteront séparées. Elles s’ajouteront à l’offre low cost qui a déjà fort grandi à Bruxelles cette année. Brussels Airport a ainsi pu engranger une croissance de 11,8% sur les six premiers mois. Alimentés notamment par l’arrivée de Ryanair (10 destinations), de nouvelles lignes de Vueiling, et la hausse du trafic de Brussels Airlines qui, pour juin, a enregistré 11,5% de passagers en plus.

La répartition des rôles entre Eurowings et Brussels Airlines sera sans doute une question délicate, à préciser. Car Brussels Airlines se positionne en compagnie hybride, low fare pour la clientèle low cost, avec une offre business pour la clientèle d’affaires. Elle n’a pas confié la concurrence au low cost à une marque spécifique. Elle poursuit un plan de réduction des coûts et de développement qui aurait dû ramener la rentabilité cette année. La concurrence accrue à Bruxelles, sur le réseau européen, reporte ce retour aux profits à 2015.

Robert van Apeldoorn (1) Brussels Airlines lance à partir de septembre 4 tarifs différents, qui remplaceront les actuels B.light et B.flex.

Il y aura check&go, à partir de 69 euros a-r, qui ne prévoit pas de bagage de soute et aucun changement possible. Le light&relax, à partir de 109 euros, inclus les bagages en soute et un peu de flexibilité. flex&fast est une nouvelle version du b.flex : ticket flexible et divers possibilités pour arriver et partir plus vite (check in prioritaire, fast lane aux contrôles de sécurité, place à l’avant de l’avion). Biz&class est une nouvelle business class, disponible sur certaines lignes, avec repas et un espace garanti (pas d’occupant sur le siège du milieu). La réservation de ces tarifs début à la mi-août.

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