Les régulateurs vont freiner les investissements, critique Proximus

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Les décisions projetées par les régulateurs des secteurs de l’audiovisuel et des télécommunications pour améliorer la concurrence vont freiner les investissements, met en garde Proximus dans une réaction “à chaud”, ce vendredi soir. Orange, en revanche, “se félicite” de l’intention des régulateurs de renforcer la concurrence et les appelle à “améliorer” encore leur copie “dans l’intérêt des consommateurs”.

L’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le Vlaamse Regulator voor de media (VRM) et le Medienrat veulent maintenir l’obligation pour Proximus et les câblo-opérateurs de permettre à des opérateurs tiers d’accéder à leurs réseaux.

En ce qui concerne Proximus, l’IBPT propose d’étendre au réseau de fibre optique les obligations d’accès applicables à son réseau cuivre. Comme on pouvait s’y attendre, Proximus ne le voit pas d’un bon oeil. “Prétendre que le marché belge de la large bande n’est pas concurrentiel est inexact.

À l’heure actuelle, presque tous les citoyens et toutes les entreprises de Belgique bénéficient de réseaux large bande de très haute qualité. Ce n’est certainement pas le cas dans tous les pays européens”, souligne l’entreprise.

“Par ailleurs, les prix des packs multiple play en Belgique ont baissé de 30% entre 2011 et 2016 pour un service de qualité identique. Malgré la perception des régulateurs, les prix de la large bande en Belgique sont conformes aux normes européennes.”

“Depuis des années, la Belgique est un leader de la large bande, grâce notamment à la concurrence des infrastructures entre le câble et le cuivre et à l’incroyable innovation qui en a résulté. Si notre pays souhaite conserver sa position, il devra encourager les investissements dans des réseaux large bande plus rapides qui généreront plus de croissance et plus d’emplois dans notre pays. C’est la raison pour laquelle l’amélioration de l’infrastructure digitale en Belgique est l’un des trois piliers centraux du Pacte national pour les investissements stratégiques du gouvernement fédéral. C’est également la raison pour laquelle Proximus a annoncé, en décembre dernier, un ambitieux projet visant à raccorder à la fibre optique jusqu’à 50% des ménages et 85% des entreprises en Belgique. Notre réseau de fibre optique est d’ores et déjà accessible à d’autres opérateurs télécoms, sans besoin de réglementation”, poursuit l’opérateur.

“Les régulateurs semblent penser qu’une réglementation accrue est la réponse à apporter à l’augmentation des investissements et de la concurrence en matière d’infrastructure. Ce n’est pas le cas. Pour conserver son titre de championne du digital, la Belgique a avant tout besoin d’une attitude plus positive et favorable vis-à-vis des investissements dans des réseaux plus rapides, et non d’une réglementation accrue”, conclut Proximus.

Orange “se félicite”

Orange Belgium, à l’inverse, “appelle les régulateurs à faire progresser l’analyse du marché en veillant clairement à ce que les conditions financières et opérationnelles d’accès au câble soient améliorées aussi rapidement que possible afin de permettre aux consommateurs belges de bénéficier d’une vraie concurrence sur le marché de l’internet et de la télévision”. Les prix de gros, c’est-à-dire payés par les opérateurs alternatifs aux opérateurs historiques, “doivent être basés aussi rapidement que possible sur une méthodologie basée sur les coûts comme c’est le cas dans d’autres marchés”, plaide l’ex-Mobistar.

De plus, Orange “considère que le coût de gros facturé par les câblo-opérateurs devrait diminuer d’un montant allant jusqu’à 10 euros par client par mois”. En décembre dernier, Orange avait appelé les autorités du pays à obliger Proximus à ouvrir ses nouveaux réseaux ultra-rapides de fibre optique à la concurrence. L’entreprise est donc évidemment satisfaite que l’IBPT ouvre cette porte. “Même si ces déploiements ne pourront pas changer considérablement le marché à court terme, Orange Belgium estime que les modèles équitables de co-investissement permettent de déployer des réseaux de fibre plus larges et plus rapides au bénéfice de l’économie belge à long terme, comme cela a été le cas dans d’autres pays, et est disposée à les considérer sous réserve de conditions financières et opérationnelles acceptables”, précise-t-elle. Les opérateurs ont jusqu’au 15 septembre pour exprimer leurs commentaires sur les projets de décisions des quatre régulateurs.

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