‘Les marges des commerces sont en chute libre’

La rue Neuve, à Bruxelles. © Belga

Les marges dans le secteur du commerce ont reculé en 2015 pour s’établir à un faible 1,53%, contre 1,97% l’année précédente, a annoncé mercredi Comeos, la fédération du secteur de la distribution.

En 2006, cette marge dépassait encore légèrement la barre des 3%, qui est traditionnellement un “niveau normal” dans le commerce de détail, habitué à des marges faibles compensées par des volumes importants.

“On est en chute libre, on arrive à 1,53% en 2015. C’est particulièrement inquiétant. Environ un commerce sur trois est dans une situation financière négative”, a souligné le CEO de Comeos, Dominique Michel, au cours d’une conférence de presse.

La marge des commerces belges, mise sous pression par divers coûts, notamment salariaux, et taxes, ainsi que par le développement de l’e-commerce, est également plus faible que dans les pays voisins, constate Comeos.

Bénéficiant d’une reprise certes faiblarde mais tout de même positive, avec notamment une amélioration du revenu disponible des ménages (+0,9%), le chiffre d’affaires a par contre légèrement augmenté l’an dernier tant dans le commerce alimentaire, grâce à une hausse des prix (+1,9%), les volumes restant eux quasi inchangés (+0,6%), que dans le non-alimentaire, où Comeos constate toutefois un “ralentissement du chiffre d’affaires, en valeur comme en volume”. “C’est une tendance structurelle dans le non-alimentaire: la baisse des prix. On paie moins moins pour une télévision ou un pantalon qu’il y a 10 ans. C’est un sacré défi pour maintenir des marges convenables”, observe Dominique Michel.

De manière générale, Comeos constate que les chiffres d’affaires des grandes (+1,1%) et moyennes surfaces et franchisés (+3,9%) s’en sortent mieux que les petites surfaces et commerces de proximité (-2,9%) même si, pour la première fois, le “hard discount” a perdu un peu de terrain en 2015 (-1,1%) après plusieurs années de croissance, en raison notamment d’une hausse des accises sur l’alcool et des prix du lait. Un constat que M. Michel entend toutefois relativiser et prendre “avec une pincée de sel”. “Il faut voir tout cela avec une certaine distance et ne pas tirer de conclusions hâtives sur un modèle par rapport à un autre”.

Autre tendance observée en 2015: les marques propres des distributeurs ont continué à progresser, tant dans l’alimentaire que le non-alimentaire, et atteignent une part de marché de 36,1%, là où cette dernière était encore que de 30,4% en 2005.

Enfin, Comeos souligne que les prix à la consommation sont restés inférieurs l’an dernier à l’indice général des prix, qui a augmenté de 0,6% alors que le “shop index” est en recul de 0,4%, tiré vers le bas en 2015 par une baisse de 1,1% des prix non-alimentaires.

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