Le transport aérien commence enfin à être rentable
Le secteur du transport aérien commence enfin à être rentable, après des années de disette et de résultats mitigés, ont estimé jeudi à Genève les responsables de l’IATA (association internationale du transport aérien), qui regroupe la plupart des compagnies aériennes.
L’année 2015 devrait s’achever avec un bénéfice net cumulé de 33 milliards de dollars, ce qui serait un nouveau record.
Interrogés sur l’impact des récents attentats terroristes du 13 novembre à Paris, les responsables de IATA ont répondu qu’il devrait être limité.
En 2014, année du précédent record, le bénéfice net cumulé était de 17,3 milliards de dollars.
Les patrons de IATA, qui tenaient jeudi à Genève leur conférence de presse annuelle, se sont surtout réjouis du retour à la rentabilité pour les compagnies aériennes.
En 2015 et en 2016, le retour sur capital du secteur devrait s’élever à 8,3% et 8,6%, soit plus que les coûts en capital du secteur (moins de 7%).
“C’est un résultat historique pour une industrie connue notoirement pour avoir plutôt détruit du capital”, a déclaré Tony Tyler, directeur général de IATA.
Le responsable a cependant tempéré sa joie, en ajoutant que le bénéfice net moyen par passager reste faible, étant inférieur à 10 dollars.
En 2015, le secteur a profité de prix du pétrole bas (environ 55 dollars le baril). Cependant, sur certains marchés, ces prix bas ont été contrecarrés par la force du dollar.
Le secteur a aussi profité d’une hausse de la demande des passagers (+6,7%). Pour 2016, l’IATA prévoit une hausse de 6,9%.
En outre, une meilleure situation économique dans certaines régions, notamment aux Etats-Unis et dans l’eurozone ont permis de compenser l’impact du ralentissement économique chinois et de la crise au Brésil.
Les compagnies aériennes ont aussi mieux utilisé leurs avions en 2015, avec un taux d’occupation record de 80,6%, dépassant légèrement celui de 2014 (80,4%).
“Nous avons de bonnes nouvelles aujourd’hui: le secteur du transport aérien présente des résultats financiers et opérationnels solides”, le bilan environnemental “s’améliore”, le niveau d’emploi augmente, et à la fin “nos investisseurs et actionnaires commencent à profiter d’un retour normal sur leurs investissements”, a déclaré Tony Tyler.
Le chiffre d’affaires du secteur devrait augmenter l’an prochain de 0,9% à 717 milliards de dollars.
Les compagnies aériennes d’Amérique du Nord continuent à être le moteur du secteur. Elles représentent à elles seules la moitié des bénéfices du secteur en 2015 (19,5 milliards de dollars attendus).
Les compagnies nord-américaines réalisent un bénéfice moyen par passager de 21,44 dollars, “le résultat d’une économie américaine forte, d’une hausse du dollar, de prix du pétrole bas et d’une restructuration” du secteur.
Concernant l’Europe, l’IATA s’attend à des bénéfices en hausse à 6,9 milliards en 2015 et 8,5 milliards en 2016. La région a cependant souffert d’une forte concurrence entre ses compagnies. De fait, le bénéfice moyen par passager est de 8,8 dollars.
D’autres régions sont en revanche en difficultés, notamment l’Amérique Latine et l’Afrique.
L’IATA a également évoqué jeudi la “menace du terrorisme, qui est présente et active”. “La triste réalité est que notre secteur continue à être une cible”, selon l’IATA, qui a évoqué notamment l’attentat contre l’avion russe Metrojet au-dessus du Sinaï.
“Les passagers et les équipages peuvent cependant être rassurés”, a asssuré M. Tyler. “Il n’y pas de système parfait, mais l’aviation est bien entraînée pour être au moins un pas en avance sur la menace terroriste”, a-t-il affirmé.