L’exploitant du Dakota Access Pipeline, oléoduc controversé, poursuit des ONG pour “eco-terrorisme”

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L’exploitant d’un oléoduc américain dont la construction a été âprement combattue par des tribus Sioux a lancé mardi des poursuites contre plusieurs groupes de défense de l’environnement, les accusant notamment d’incitations à la violence.

Le groupe Energy Transfer Partners accuse ainsi Greenpeace et d’autres ONG de racket, diffamation et d’incitation à un type de violence équivalent à de “l’éco-terrorisme”, pour les actions menées contre le Dakota Access Pipeline. Greenpeace a rapidement rejeté ces accusations, les qualifiant de “harcèlement de la part d’intimidateurs”.

Projet de 3,8 milliards de dollars, long de près de 1.900 kilomètres, le Dakota Access Pipeline transporte l’or noir du Dakota du Nord, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste des Etats-Unis, vers un centre de distribution dans l’Illinois. Pendant plusieurs mois en 2016, la tribu Sioux de Standing Rock et des groupes écologistes, rejoints en plusieurs occasions par des milliers de manifestants, ont tenté d’empêcher la construction d’un tronçon devant traverser, selon les Amérindiens, des sites sacrés et menaçant leurs sources d’eau potable. A peine entré en fonctions, le président climato-sceptique Donald Trump a relancé le projet fin janvier, parallèlement à un autre projet controversé d’oléoduc, le Keystone XL. Mais bien qu’il soit désormais opérationnel, l’avenir du Dakota Access Pipeline reste au coeur d’une bataille judiciaire.

D’après les poursuites, l’exploitant affirme que les ONG ont fait de fausses accusations, notamment en déclarant qu’il n’avait pas suffisamment consulté les tribus installées sur le tracé du projet. Les groupes de défense de l’environnement “fabriquent des arguments sensationnalistes et grossièrement manipulés visant uniquement à se maintenir et à s’enrichir” à travers des dons, selon les plaignants.

Des accusations rejetées par Greenpeace, qui s’en est pris aux conseils de l’exploitant, le cabinet Kasowitz Benson Torres LLP dont l’un des fondateurs est aussi l’avocat de longue date de Donald Trump. “C’est la deuxième année de suite que l’avocat préféré de Donald Trump au cabinet juridique Kasowitz lance des poursuites sans fondements contre Greenpeace”, écrit l’avocat de l’ONG, Tom Wetterer, dans un communiqué, martelant que la plainte ne fait que “répéter des accusations fallacieuses”.

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