Deliveroo améliore la couverture d’assurance proposée à ses coursiers belges
La couverture d’assurance des coursiers belges de Deliveroo est désormais améliorée, annonce mardi la plateforme de livraisons de repas.
La période d’attente sera plus courte pour les paiements en cas d’incapacité et les remboursements des frais médicaux seront augmentés. Dans le même temps, l’entreprise a lancé une assurance accidents et responsabilité civile pour les 35.000 livreurs des douze pays où elle opère, dont plusieurs collaboreront avec la start-up belge Qover.
Chaque coursier travaillant avec Deliveroo pourra désormais, partout dans le monde, accéder gratuitement à une assurance accident, se félicite la plateforme.
L’assurance proposée a d’abord été testée en Belgique, où elle a été lancée en novembre dernier “dans le but de mettre fin au compromis entre flexibilité et sécurité”, avait alors expliqué Mathieu de Lophem, directeur général pour le Benelux.
“On voit à présent que le produit cadre très bien avec le quotidien des livreurs”, analyse-t-il quelques mois plus tard lors d’un entretien avec l’agence Belga. L’assurance offerte aux coursiers belges est à présent améliorée.
La période d’attente pour les paiements en cas d’incapacité n’est en outre plus que de sept jours au lieu de 14 précédemment tandis que le remboursement des frais médicaux passe de 5.000 à 7.500 euros. L’intervention pour les nuits passées à l’hôpital est, elle aussi, revue à la hausse (de 1.500 à 3.000 euros). Des conditions qui s’appliquent à tous les coursiers lorsqu’ils sont en ligne et marqués comme étant disponibles sur l’application, y compris jusqu’à une heure après la déconnexion, explique Deliveroo.
“Et nous réfléchissons toujours à comment offrir plus aux livreurs et sous quelle forme, dans le respect du cadre légal”, ajoute Mathieu de Lophem. D’après lui, la législation actuelle empêche de fournir un smartphone ou du matériel roulant sans sortir du modèle économique de Deliveroo. “Nous aimerions fournir une aide comptable ou une assurance pour le matériel roulant par exemple. On veut aller aussi loin que possible sans pour autant mettre en danger la flexibilité des livreurs, l’élément central de notre modèle”, résume-t-il.
Le chef d’entreprise assure discuter régulièrement avec de nombreux politiciens pour expliquer sa démarche. Certains voient en effet Deliveroo comme une “bête noire” à le croire. “Or je le vois comme un système qui peut aider, par exemple une personne qui a perdu son emploi et qui cherche un revenu d’appoint”, nuance Mathieu de Lophem, soulignant également la contribution de 30 millions d’euros à l’horeca dans le pays entre juin 2016 et juin 2017.
Pour lui, le débat dépasse largement sa société et la Belgique se situe à “un moment-clé” où elle doit choisir si l’économie de plateforme est l’économie du futur ou non. “Il faut légiférer et nous sommes disponibles pour aider les responsables politiques dans cette voie”, soutient-il.
La plateforme de livraisons de repas va par ailleurs proposer progressivement une assurance accidents et responsabilité civile gratuitement à tous ses livreurs indépendants actifs dans les douze pays où elle opère, a-t-elle annoncé mardi. “Nous constatons que les besoins des coursiers sont assez similaires entre les pays même si le cadre légal y est à chaque fois différent”, justifie le patron de Deliveroo dans le Benelux.
Les nouveaux produits d’assurance gratuits sont introduits au Royaume-Uni, en Irlande, Italie, Espagne, aux Pays-Bas, à Singapour et Hong Kong. En Australie, la couverture existante est maintenue mais devient gratuite. En France, Deliveroo offre déjà une assurance gratuite tandis qu’elle suivra bientôt en Allemagne. Qover fournira le produit pour les coursiers en Espagne, aux Pays-Bas, en Italie et en Irlande. La start-up belge, qui dispose également d’un bureau à Londres, a en effet une “vocation européenne”, d’après les ambitions de son directeur général et cofondateur Quentin Colmant.
“Notre priorité en 2019-2020 sera d’ailleurs notre expansion géographique et Deliveroo qui fait partie de ces nouveaux acteurs ayant besoin d’une assurance à la demande, est le premier de nos clients à nous permettre un tel développement”, se félicite-t-il.
Cette annonce intervient alors que le Collectif des Coursiers, une organisation de livreurs opposés au modèle de flexibilité mis en place par la plateforme depuis le début de l’année, organise mardi matin, devant le palais de Justice de Bruxelles, une action de soutien à des coursiers dans le cadre d’un procès opposant quelques-uns d’entre eux à la direction de Deliveroo.