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Comment ne pas se laisser dicter sa journée par sa boîte mails

C’est lundi, jour du retour au boulot, pour les personnes qui ont la chance d’en avoir un. Pourtant, ces personnes, et en particulier les cadres, estiment que leur vie en entreprise s’est quelque peu compliquée ces dernières années.

Bien entendu, les raisons de se plaindre un peu plus aujourd’hui ne manquent pas. Le travail est sans aucun doute plus intensif aujourd’hui qu’hier, notamment en raison de la crise et du fait que le même boulot doit être abattu avec moins de personnel. C’est déjà en soi une source de stress.

Mais ce qui revient le plus dans les récriminations, c’est l’invasion des e-mails, de la messagerie électronique. Son usage intensif et souvent désordonné met tout le monde sous pression en donnant l’illusion que tout est urgent et important. Par conséquent, beaucoup de cadres ont le sentiment que leur travail est émietté et la plupart d’entre eux cherchent une manière intelligente de se soustraire à ce flux d’informations permanent. Ce sentiment, vous le connaissez sans doute, mais ce qui est intéressant, c’est qu’il a été validé en France par deux sociologues (1), via une enquête sur l’usage de messagerie électronique.

Premier constat: les cadres sondés avouent qu’ils emmènent de plus en plus souvent du travail chez eux et qu’ils le traitent soit le week-end, soit en soirée, c’est-à-dire durant des espaces de temps où ils sont déconnectés du flux informationnel incessant de leur entreprise ! Bonne nouvelle pour les employeurs: rares sont les cadres à s’en plaindre, alors même que la frontière entre vies privée et professionnelle devient plus poreuse !

Comment ne pas se laisser dicter sa journée par sa boîte mails

Et puis, deuxième constat: chacun y va de sa solution pour avancer sur le boulot, malgré les e-mails. Les uns prennent une demi-journée dans une salle de réunion séparée pour les dossiers qui demandent davantage de réflexion, d’autres profitent du télétravail pour enfin avancer, d’autres encore apprennent à dire “non” à certaines réunions inutiles, et d’autres enfin, généralement des cadres supérieurs, ont aussi compris qu’ils doivent aider leurs collaborateurs à déterminer les tâches prioritaires.

C’est une prise de recul qui n’est pas facile à distiller, car beaucoup d’employés en entreprise ont adopté un comportement pavlovien et traitent souvent les e-mails par ordre d’arrivée. Ces personnes sont souvent vidées de leur énergie à la fin de la journée, alors qu’elles ont paradoxalement un sentiment de culpabilité, celui de ne pas avoir travaillé sur les véritables sujets. Ce sentiment est normal, car en réalité notre boîte de réception d’e-mails, si elle est mal gérée, peut nous dicter notre journée. C’est horrible, mais c’est vrai. La plupart des courriers électroniques sont remplis d’idées sans importance qui se font passer pour des urgences !

D’autres que moi l’ont déjà dit: les choses les plus importantes ne sont pas toujours les plus insistantes. Comme le disait un coach américain, il ne suffit pas de courir dans tous les sens, les fourmis en sont autant capables que nous. La question est de savoir vers quoi l’on court.

(1) François de Corbière et Sophie Bretesché

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