Comment le Thalys low cost, Izy, dissuade la clientèle business

Dimanche 3 avril le premier TGV low cost a relié Bruxelles à Paris. Ce service, appelé Izy, vise surtout la clientèle de loisirs. Il fait tout pour ne pas attirer les clients d’affaires.

Le premier train vert Izy est parti de Bruxelles ce dimanche 3 avril. Ce train, dont les tickets sont vendus à partir de 10 euros, fait deux à trois trajets par jour dans chaque sens.

L’offre est lancée par Thalys, société qui opère le train homonyme entre Paris, Bruxelles, Amsterdam et certaines villes allemandes (Cologne notamment). Cette filiale à 62% de la SNCF (1) a souhaité contrer les offres des autocars bon marché qui se multiplient entre Bruxelles et Paris (Megabus, Flixbus,…) et Blablacar, une plate-forme de covoiturage qui remporte un vif succès. Elle crée aussi un contre-feu pour un éventuel concurrent ferroviaire, puisque le rail international passagers est libéralisé.

Environ 30% moins cher que le Thalys standard

Les tarifs sont environ 30% moins chers que les tickets Thalys. Le tarif standard commence à 19 euros par trajet, mais il y a moyen de payer encore moins cher : 15 euros pour un des 15 strapontins, 10 euros si l’on accepte de voyager sans siège garanti (10 tickets par train). Ce tarif permet de disposer du siège d’un voyageur qui ne se serait pas présenté et, dans le pire des cas, de voyager dans la voiture bar que comprend toutes les rames Izy, mais qui n’est pas exploitée. Le tarif plein s’élève à 59 euros, à comparer aux 99 euros du Thalys.

Comment le Thalys low cost, Izy, dissuade la clientèle business

Très habile, l’opérateur Thalys International ne tient pas à cannibaliser la demande de voyageurs d’affaires qui utilisent les Thalys standards. Elle risquerait de perdre des recettes alors que la concurrence des autocars et de Blabacar ne touche guère cette clientèle.

Voici les raisons qui rendent Izy peu pratique pour les voyageurs business :

1. Des horaires dissuasifs. Il n’y a que deux à trois trains par jour. Aucun train ne part tôt. En semaine, le départ à Bruxelles est fixé à 10h28 le lundi et vendredi, à 14h46 les mardi, mercredi et jeudi (arrivées respectivement à 12h50 et 17h00). C’est à peu près la même chose dans l’autre sens, en semaine le train part à 11h34 de Paris, sauf le lundi (9h49). Le train prend plus de temps qu’un Thalys normal : 2h15 en moyenne contre 1h25. Un aller-retour à Paris dans la journée pour une réunion est donc difficile à envisager, sauf au milieu de l’après-midi.

2. Pas de ticket inflexible. Les tickets ne sont ni remboursables ni échangeables. Il n’y a pas de programme de fidélité. Celui de Thalys TheCard ne s’applique pas aux voyages Izy. L’achat des tickets s’effectue uniquement sur internet, en direct, pas question de recourir à une agence.

3. Un service limité. S’il y a moyen de disposer de sièges plus confortables, comparables à ceux de Comfort 1 en Thalys standard, Standard XL, moyennant 10 euros de supplément, aucun autre service n’est prévu : pas de repas à la place, ni de voiture bar en service, malgré un trajet plus long.

Robert van Apeldoorn

(1) Le capital de la société Thalys International est réparti entre la SNCF (62%), la SNCB (28%) et la DB (10%).

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