Bruxelles: les chauffeurs Uber risquent la saisie de leur véhicule

© Cature d'écran Uber.com

L’administration de la Région de Bruxelles-Capitale a reçu l’instruction de contrôler les véhicules UberPOP, en service depuis mardi 25 février. Ils sont accusés de concurrencer les taxis de manière illicite.

L’arrivée d’Uber à Bruxelles ne passe pas inaperçue. Le cabinet de la ministre bruxelloise en charge des transports, Brigitte Grouwels, indique que les chauffeurs de ce service de transport en voiture prennent des risques. “La Région dispose de 11 contrôleurs veillant au respect de la réglementation des taxis à Bruxelles-Capitale”, dit Philippe Vanstapel, porte-parole de la ministre. “Le cabinet a demandé aux contrôleurs de surveiller spécifiquement les chauffeurs Uber. Ils peuvent donner des amendes, voire confisquer les véhicules. En 2013, 25 voitures ont été saisies pour activités de taxi illégales”.

“Nous avons appris la nouvelle dans les journaux”

Uber est une entreprise américaine qui organise un service de voitures avec chauffeur, basé sur la réservation via smartphone (iPhone). Il est actif dans plus de 70 villes, aux Etats-Unis, en Europe (Londres, Paris, Amsterdam) ou en Asie. Il travaille avec des professionnels de la voiture avec chauffeur et concurrence ainsi les taxis. Les représentants d’Uber ont contacté l’Exécutif bruxellois fin 2013. “Ils sont venus nous voir” dit Philippe Vanstapel, “mais ne nous ont pas annoncé qu’ils lanceraient le service qui vient de démarrer. Nous avons appris la nouvelle dans les journaux.”

La ministre Brigitte Grouwels est surprise, elle attendait qu’Uber dépose un dossier avec des propositions. Rien n’est arrivé. Elle n’a pas d’opposition de principe au service Uber car la Région est intéressée par tout ce qui peut innover l’activité de transport de personne à Bruxelles. Pourquoi Uber choisit-il plutôt la confrontation ? La société souhaitait démarrer son service avec des chauffeurs professionnels. En bénéficiant du statut de voiture avec chauffeur, moins contraignant que celui de taxi. Ce statut présente une contrainte qui rend le service Uber quasi impossible : il prévoit une prestation minimale de 3 heures ou de 90 euros.

Constatant que la Région ne modifierait pas à court terme cette règle, Uber a préféré contourner l’obstacle en lançant un service apparenté à du covoiturage, UberPOP. Il recourt à des particuliers qui utilisent leur véhicule pour se faire un peu d’argent. Le tarif est plus bas que les services d’Uber de professionnels et moins cher que les taxis (80 cents par km et 0,35 cent par minute, plus un euro de forfait). “Nous avons démarré ce type de service car nous avions constaté qu’il y a d’autres services du même genre déjà actif à Bruxelles” dit Susanne Stulemeijer, porte-parole d’Uber. Notamment Djump, qui se présente comme un “covoiturage social”.

Covoiturage ou taxi ? “Le covoiturage n’est acceptable que si les sommes demandées restent modérées, comme 8 à 10 cents par km, or les montants d’Uber sont plus élevés, et servent manifestement à rémunérer le service, ce constitue une activité de taxi.” Laquelle est réglementée. Le cabinet rappelle la liste des conditions à remplir : licence, taximètre, assurance, contrôle renforcé du véhicule…

Un service de contrôle traque les faux taxis. Il n’aura aucun mal à trouver les véhicules UberPOP, il suffit d’avoir un iPhone, une application Uber, de s’y inscrire, et de commander un véhicule. Uber annonce une dizaine de véhicules à Bruxelles et espérait que la publicité produite par le lancement attire d’autres particuliers.

Robert van Apeldoorn

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