Brussels Airport: les files interminables, un mauvais souvenir ?
Le CEO de l’aéroport, Arnaud Feist, cherche à faire oublier le souvenir néfaste des files à l’entrée du hall des départs. Il annonce un temps de 45 minutes entre le parking et les portes d’embarquement. Il y a moyen de faire moins….
Les files imposantes pour rejoindre le hall des départ de Brussels Airports, un mauvais souvenir ? C’est l’expérience que l’on peut constater ces derniers jours. Mardi dernier j’ai pu relier la gare à la porte d’embarquement d’un vol vers l’Italie en moins de 30 minutes, avec un bagages à main, le matin vers 8h, sans utiliser la fast lane du contrôle de sécurité. D’autres passagers font état d’une célérité similaire sur un parcours pourtant allongé par les zones de travaux post-attentats.
Même délais qu’avant les attentats
“Faites partager cette expérience” nous a dit Bernard Gustin, CEO de Brussels Airlines, dont la compagnie a subi les effets de cette image persistante d’aéroport à l’accès difficile, qui n’est plus d’actualité. “Encore maintenant, beaucoup de gens me demandent s’il faut venir 3 heures à l’avance et plus pour prendre l’avion”. La compagnie a noté un recul des réservations au-delà des effets des attentats.
Arnaud Feist, CEO de l’aéroport, parle, lui, d’un “délai moyen observé de 45 minutes du parking à la porte d’embarquement”. “Depuis que le precheck, organisé avant l’entrée vers les zones des départs, a été adapté par la police fédérale, il n’y a plus de file. Il fallait avant jusqu’à 2h pour entrer dans les salles de check in, maintenant c’est fini”. De systématique, le contrôle est devenu occasionnel, sur la base d’un profilage des voyageurs, seuls quelques uns passent au contrôle (portique et bagages). Brussels Airport est un des seuls aéroport européen à pratiquer un contrôle avant les hall de départs.
Le contrôle de sécurité du Connector renforcé
Un autre élément accélère le passage : le contrôle de sécurité de l’aéroport lui-même est fort rapide. Contrairement au precheck, il dépend totalement de Brussels Airport qui en gère les effectifs et l’organisation. Il a été concentré dans une seule zone, celle du bâtiment Connector. Ouvert en mars 2015 pour les passagers Schengen, il a été étendu aux passagers vers les pays hors Schengen quelques jours avant les attentats. “C’est la plus grande plateforme de screening aéoportuaire en Europe, avec 25 postes” dit Arnaud Feist. “Pour être certain que les gens ne doivent pas attendre, j’avais prévu d’ouvrir un maximum de postes. Ainsi il n’y a que quelques personnes devant vous, quelques minutes, pas de stress.”
Bernard Gustin (Brussels Airlines) : “inutile d’utiliser la fast lane”
Bernard Gustin : “le passage est rapide, inutile d’utiliser la fast lane, c’est l’everyday fastlane.” Certains tickets donnent droit à un passage plus rapide. Cette affirmation a été vérifiée pour le vol vers l’Italie mentionné plus haut et aussi par d’autres personnes ayant pris des vols longs courriers : le temps de passage n’est pas très différent entre la fast lane et les screenings standard.
Le maillon faible se situe plutôt du côté des comptoirs des hall des départs, pour les passagers qui ont des bagages de soute. Tout dépend de la compagnie et du vol, il peut y avoir 10 ou 20 minutes d’attente. Notons que l’aéroport fait les mêmes recommandations aux passagers qu’avant les attentats, à qui il demande de venir 2h avant le départ pour les vols Schengen et 3h pour les longs courriers.
Ouverture à 100% fin juin
Fin juin l’aéroport retrouvera la totalité de ses comptoirs du hall des départs car la zone endommagée par les bombes sera remise en service. Le hall provisoire installé sur le tarmac, utilisé pour une partie des vols, ne sera donc plus nécessaire. L’accès à la gare sera aussi plus rapide. Jusqu’ici l’aéroport tourne encore à 80% de sa capacité, et 22 vols par heure maximum, contre une quarantaine en temps normal pendant les heures de pointe. Il faudra aussi trouver une solution pérenne pour les contrôles avant le hall des départ : “ils ne pourront rester sous une tente d’ici l’hiver prochain, on devra trouver une solution plus pratique” dit Arnaud Feist.
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