Bag-in-box: quinze vins en cubi “new look” pour les BBQ d’été

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Au-delà du ” petit vin pas cher “, ce cubi new look peut conditionner des vins intéressants et de qualité qui seront fidèles même les jours sans soleil. Flash sur 15 d’entre eux sélectionnés à l’aveugle.

Bib ! Impossible d’évoquer en 2016 les repas en terrasse ou au jardin sans faire allusion au ” Bag-in-Box “. Au-delà du ” petit vin pas cher “, ce cubi new look peut conditionner des vins intéressants et de qualité qui seront fidèles même les jours sans soleil. Flash sur 15 d’entre eux sélectionnés à l’aveugle.

Né aux Etats-Unis, le cubitainer (l’ancêtre du Bib) ne transportait à l’origine aucun produit alimentaire. Il emballait, par exemple, de l’acide sulfurique pour les batteries de voitures. Dans les années 1950, il commence à véhiculer des denrées comme le lait. Mais c’est en Australie, dans les sixties, qu’il se convertit au vin. Dans les décennies suivantes, il transporte le vin en vrac. Celui-ci reste toutefois médiocre. Au fil des millésimes, la qualité du contenant et du contenu s’améliore toutefois. Des progrès encore et le nouveau millénaire accueille des Bags-in-Box. C’est un véritable raz de marée dans les pays scandinaves. En Suède, ils atteignent presque 60 % en parts de marché.

Le Bag-in-Box (Bib) est une marque déposée par la société Smurfit Kappa Group. Un leader de l’emballage. Cet emballage est conçu pour prolonger la durée de conservation des aliments liquides et semi-liquides. La poche du Bib est constituée d’un film multicouche répondant aux exigences du produit, assurant une véritable barrière à l’oxygène. Un robinet sans retour d’air isole le contenu de toute oxydation. Mais il n’est pas formaté pour vieillir. Six mois seraient un grand maximum. Les vins sont prêts à la consommation et perdent plus qu’ils ne gagnent à être conservés. Une fois entamé, le Bib doit être bu dans les six semaines. Sauf indication contraire.

Les habitués du Bib ne manquent pas d’arguments pour vanter les avantages de ces ” poche à vin ” : plus besoin de tire-bouchon, plus stable qu’une bouteille, absence de goût de bouchon, pas de bouteilles à stocker et à évacuer ensuite, une fois ouvert, le vin se conserve plusieurs semaines. Résultat : de bons vignerons sont désormais attirés par ses possibilités. On assiste à un accroissement de la qualité. Si Bib rythme fréquemment avec BBQ, bien des sélections ne dépareilleront pas dans la salle à manger. Si des Bags-in-Box de 3 l frisent les 40 ou 50 euros, nos blind tests mettent aussi en valeur des vins à moins de 20 voire même 13 euros les 3 l ! Comme quoi rien ne vaut la dégustation.

Graves blanc AOC/Château Magence 2014, Comte d’Antras (3l)

Ce n’est pas souvent que l’on rencontre un château bordelais en Bib. Cette sélection en graves blanc de Bruno Quenioux est réservée à BiBoViNo. L’appellation démarre dans la banlieue de Bordeaux pour se prolonger sur la rive gauche de la Garonne sur une cinquantaine de km. La chartreuse et le domaine viticole de Magence ont été construits au 18e siècle. La propriété compte aujourd’hui 55 ha de vignes dont 9 en blanc. Les raisins de sauvignon (80 %) et de sémillon (20 %) sont élevés sur une croupe silico-graveleuse posée sur un sous-sol argileux. Sous des chatoiements dorés, des fragrances de fleur blanche, de tilleul et une petite touche minérale émanent de ce 2014. L’attaque gouleyante et fraîche se prolonge sur une acidité d’agrumes et une chair souple et gourmande. Léger poivre en finale. A découvrir à l’apéritif, sur fruits de mer, poisson sobrement apprêté.

Chez BiBoViNo (Tél. 02 229 41 11), 45 euros.

Bag-in-box: quinze vins en cubi
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Pays d’Oc IGP/ Grenandise rosé, Collines du Bourdic (5l)

Cueillis sur des terrains en bas de pentes, les grappes de raisins grenache sont sélectionnées en fonction de leur état sanitaire, de leur degré de maturité et surtout de leur potentiel organoleptique. Et tant mieux si les grains sont charnus pour apporter fraîcheur et souplesse. La vendange, 100 % grenache, subit une courte macération et une fermentation à basse température. Etiqueté Grenandise, ce beau rosé récolté au nord de Nîmes par la Cave des Collines de Bourdic, décline les fruits rouges (fraises des bois). Gorgé de saveurs et de fruits, effleuré par une touche de douceur, ce vin de soif est à apprécier très jeune, à 8-10° C pour le plaisir et avec des mets simples.

De Vin en Vin (Tél. 010 40 02 55), 25,50 euros.

Tavel rosé 2015 AOP/Cosy Wine (3l)

” Il n’est de bon rosé que celui de Tavel “, se serait enthousiasmé Philippe le Bel. On ne compte plus les témoignages qui célèbrent le ” premier rosé de France “, premier rosé aussi à recevoir l’appellation d’origine contrôlée, en 1934. A Tavel et sur des parcelles de Roquemaure, le rosé règne sans partage et honore une dizaine de cépages dont l’incontournable grenache noir. Le sol l’aide avec un mix de sable, d’alluvions argileuses et de galets roulés. Sa capacité filtrante et le mistral (pour balayer et sécher) font le reste sous un ensoleillement exceptionnel. Michelle Lefevre commande un domaine familial de 18 ha. Une vinification traditionnelle avec contrôle des températures finalise un rosé sanguin traversé de reflets cuivrés. Arôme de bonbon aux fruits et des épices légères reviennent sur les papilles avec une fine séquence de fraises, un chouïa de douceur et d’alcool. Un vin de soleil ” tout terrain ” pour le barbecue.

Carrefour, 31,49 euros.

Bag-in-box: quinze vins en cubi
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Ardèche IGP/ Bois Gourmand Merlot Cabernet Sauvignon, Cave des Vignerons Ardéchois (5l)

Les Vignerons Ardéchois appartiennent à un groupe coopératif de 1.500 viticulteurs réunissant 7.500 ha de vignes sur la rive droite du Rhône. On y pratique une agriculture raisonnée. Environ deux tiers des raisins vinifiés sont cultivés en bio. Le département de l’Ardèche méridionale est soumis à deux influences climatiques. L’une est méditerranéenne avec un hiver assez doux, un été sec et chaud, des pluies irrégulières avec orages et le mistral qui prévient des maladies du raisin en l’asséchant. L’autre influence est continentale avec un hiver plus froid, l’arrière-saison favorisant la maturité. Le chaud climat estival est tempéré par des brises venant des hauts plateaux. Des éléments favorables pour réaliser cette cuvée ” Bois Gourmand “, des noces entre merlot et cabernet sauvignon sous un très léger boisé. Un soupçon de vanille, de girofle et du fruit habillent un vin à savourer sur des barbecues.

De Vin en Vin, 29,30 euros.

Côtes Catalanes IGP/ Cap au Sud Syrah Mourvèdre/Cazes (3l)

Entre Pyrénées et Méditerranée, au coeur du Roussillon, la famille Cazes gère son entreprise depuis 1895 près de Rivesaltes. Aujourd’hui, les 220 ha du vignoble donnent naissance à 14 crus différents travaillés en biodynamie. Le vin sélectionné est issu des raisins syrah et mourvèdre et fait partie de la gamme Cap au Sud. Un générique coiffant des vins méridionaux nés sous un climat particulièrement ensoleillé et venteux, des conditions bénéfiques à la culture de la vigne qu’il assèche et préserve de la maladie. Le vin est élevé en bio. La vendange est totalement égrappée avant l’encuvage. Suit une macération pré-fermentaire à froid de quelques jours avant la fermentation alcoolique sous contrôle de la température. C’est un vin rouge robuste sous une robe sombre grenat, oblitéré par les fruits noirs et les fleurs séchées. A servir avec une viande grillée.

Corawine, 15,89 euros.

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Côtes-du-Rhône AOC/Domaine Les Escaravailles 2014 (3l)

Le domaine des Escaravailles est dans la famille de Gilles Ferran depuis trois générations. Il doit son nom à l’occitan escaravay ou scarabée, surnom donné par les villageois aux pénitents habillés de longues capes noires qui dirigeaient la ferme au 17e siècle. Les vignobles s’étendent sur 40 ha de coteaux argilo-calcaires caillouteux pentus et exposés au sud à Rasteau, et 28 ha sur les terroirs voisins de Cairanne, Roaix, Villedieu et Saint-Romain. Les vignes sont travaillées à l’ancienne avec labours et engrais organiques. Après des vendanges manuelles et triées, les raisins égrappés sont élevés dans le chai semi-enterré, le plus haut de Rasteau, au coeur du vignoble. Des vignes de grenache de plus de 60 ans (70 %) et de syrah réalisent un vin jeune, savoureusement aromatique (fruits noirs, épices), souple, finement structuré sur des tanins faciles pour un lapin aux olives ou une côte de veau.

BiBoViNo, 34,50 euros.

Côtes-du-Rhône Villages AOC/St-Maurice 2014 (3l)

Dans la Drôme, le village de Saint- Maurice-sur-Eygues, cultive un vignoble reconnu dès 1952. Devenu Côtes-du-Rhône Villages, il a le droit d’accoler St-Maurice dans son appellation. La vigne, étagée en coteaux orientés nord-sud, ignore gelées et brouillards givrants et profite d’un ensoleillement maximum à l’abri du mistral. Le rouge domine à 92 % devant le blanc (5 %) et le rosé (3 %). L’encépagement pour le rouge favorise le grenache noir (50 % minimum), devant la syrah (20 % minimum) et le mourvèdre, et d’autres raisins autorisés (20 % maximum). Sous un grenat foncé, le bouquet fait la part belle aux baies rouges mûres et aux épices. Pour tutoyer brochettes et magret au poivre vert.

Colruyt, 17,55 euros.

Haut-Médoc AOC/Les Graves du Château Moulinat 2014/Cosy Wine (3l)

Détruit par le phylloxéra (puceron glouton venu d’Amérique du Nord dévaster les vignobles européens à la fin 19e, début 20e siècle), le vignoble du Château Moulinat est ensuite reconstitué sur l’un des points les plus élevés du Médoc, dominant la Gironde. De son sommet, on aperçoit les châteaux Lafite-Rothschild au nord et Margaux au Sud. ” Les Graves du Château Moulinat ” sont situés à Cussac Fort Médoc, un village près de la Garonne caractérisé par de petites maisons sur de hauts pilotis appelées carrelets et utilisées pour la pêche ou, de nos jours, comme lieu de villégiature. Le nom de cette cuvée provient d’une sélection de raisins cueillis sur des sols uniquement graveleux. Cabernet sauvignon (60 %), merlot (35 %) et cabernet franc (5 %) constituent l’encépagement. Ce haut-médoc se montre disert au nez (fraise, cerise noire). La matière est gourmande, ronde sur une fine trame de tanins bien fondus après un passage en fûts de chêne.

Carrefour, 32,79 euros.

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Gigondas AOC 2014/Cosy Wine (3l)

Au coeur du triangle Carpentras, Orange et Vaison-la-Romaine, Gigondas cultive 1.213 ha de vignes pour une production de plus de 48.000 hl dont 99 % se déclinent en rouge et le reste en rosé. Avec 33,5 hl à l’hectare, les rendements sont particulièrement faibles (chiffres de 2015). Et pourtant le vignoble disparut à la fin du 19e siècle avec l’invasion du phylloxera. Gigondas développe alors la culture des oliviers. Ceux-ci ne résistèrent pas aux grandes gelées de l’hiver 1956. Ils seront remplacés par la vigne. Dès les années 1960, elle reconquiert tous les coteaux. D’abord appellation Côtes-du-Rhône, puis Côtes-du-Rhône Villages (1966), elle passe en appellation spécifique en 1971. L’association de grenache noir, syrah et mourvèdre permet une palette nuancée. Sous un léger boisé, ce 2014 évoque les baies sauvages et les fruits à l’eau-de-vie. Persistant, structuré, il est rond avec une belle finale.

Carrefour, 49,99 euros.

Saumur-Champigny 2014AOC/Le Champs Foux de Parnay, M. Levron & R. Vincenot (2l)

La Touraine, c’est le pays du bourgueil, du st-nicolas-de-bourgueil et du chinon, mais ici, en Anjou, ce sont les saumur et saumur-champigny qui tiennent le haut du palais. En lice, le Château de Parnay, belle propriété de 26 ha reprise en 2006 par Matthias Levron, vigneron et son associé-investisseur Régis Vincenot. La vigne pousse sur quatre îlots de parcelles réparties sur un sol argilo-calcaire. Trois sont situées sur la ” Côte “, à quelque 200 m de la Loire. La quatrième zone squatte les hauteurs de Dampierre au lieu-dit ” La Butte de la Folie “, réputé pour sa précocité et son panorama. Sous un pourpre relevé de violet, le 2014 s’ouvre aux petits fruits rouges, aux fleurs (violette, rose). Expressive, la bouche se révèle gourmande sur des tanins fruités. Commercialisé en Bag-in-Tube (Bibcylindrique de 2 l), il est paré pour agneau, volaille, porc grillé.

BiBoViNo, 39 euros.

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Argentine/Vino Sentada 2015 Torrontès-Chardonnay (3l)

Exclusivité propre à l’Argentine, le cépage blanc torrontés est cultivé dans la plupart des vignobles du pays. Les connaisseurs lui trouvent une ressemblance aromatique avec le muscat. Dans le Vino Sentada, il épouse le fameux chardonnay, le raisin bourguignon si populaire dans les ” Nouveaux Mondes “. Soigneusement vinifié, il déploie ampleur et équilibre acide et moelleux avec un certain gras. Les cépages torrontés et chardonnay mûrissent en altitude dans les vignobles ensoleillés de la Cafayate Valley. L’important écart de température entre la journée et la nuit influe favorablement sur les caractères aromatiques. Excellent à la dégustation, ce 2015 brille dans une robe pâle mêlée de reflets verts. Des fleurs (fleurs d’oranger), de fruits (ananas, citron), une tombée d’épices passent du nez au palais pour séduire l’apéritif. Quant au nom, sentada désigne une figure sensuelle du tango censée se refléter dans ce vin élégant !

Colruyt, 12,99 euros.

Chili/Viña Maipo Chardonnay 2015 (3l)

L’emballage du Viña Maipo Chardonnay situe l’origine du vin dans la Valle Central, vaste zone viticole de plus de 500 km, entre les fleuves Maipo et Maule et chapeautant plusieurs sous-régions telles les vallées du Maipo, Maule, Curicó, Rappel. Ce qui indiquerait des approvisionnements divers et non limités à Maipo où a été fondé Viña Maipo en 1948. Vingt ans plus tard, le géant chilien Concha y Toro acquiert la cave, améliore la production et la qualité pour la hisser au quatrième rang des producteurs du Chili. Le chardonnay 2015 est convaincant. Complexe, le bouquet équilibre fleurs et agrumes avec une lichette de beurre. Un peu doux à l’attaque, il est souple, fruité, exotique avec une certaine longueur et une petite tombée de poivre blanc en finale. Pour crustacés, poisson, pâtes aux fruits de mer.

Makro, 5,39 euros.

Bag-in-box: quinze vins en cubi
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Chili/Viña Maipo Cabernet Sauvignon 2015 (3l)

Le cabernet sauvignon, principal cépage importé de France, réalise quelque 35 % de l’encépagement au Chili. La vallée du Maipo lui est particulièrement favorable. Mais bien d’autres régions l’élèvent avec un certain succès. Encore que la mention Valle Central laisse supposer un assemblage de vins d’origines variées. Cela ne contrarie nullement la réussite de ce 2015. D’un beau grenat violacé, il exprime des parfums de cassis avec une touche de clou de girofle. Celle-ci est bien présente dans une matière fruitée, d’une belle fraîcheur, sans agressivité tannique et d’une bonne persistance. Pas de barrique, mais un court séjour en cuves inox. On prendra plaisir à le conjuguer avec une viande rouge.

Makro, 15,39 euros.

Espagne/Vino de la Tierra de Castilla y Leon, Riscal S.L. 1860, Verdejo 2014 (3l)

Depuis 2005, le Castilla y Leon dispose de l’appellation régionale Vino de la Tierra qui équivaut à l’appellation vin de pays (IGP). Depuis son origine en 1860, Marquès de Riscal s’est toujours affiché avant-gardiste dans ses zones de production de la Rioja et, depuis 1972, de la Rueda. Il s’inspire du Bordelais, insuffle une technologie de pointe, vinification en cuves inox, fermentation à basse température, gaz inerte. Le Bib du cépage verdejo 2014 imprime, à côté du patrimoine Riscal, les lettres S.L., comprenez Sin Limousin c’est-à-dire sans barrique. De quoi mieux apprécier un vin jaune pâle brillant, floral et intensément fruité (agrumes), bien sec, avec une touche végétale. Servir à 8-10° C avec gambas, poisson, jambon, pâtes.

Makro, 16,75 euros.

Espagne/Vino de la Tierra de Castilla y Léon, Riscal 1860 S.L., Tempranillo 2014 (3l)

Marquès de Riscal entreprend un nouveau challenge avec un rouge de tempranillo hors de l’appellation rioja. Créé à partir d’une sélection de vignobles, il est coloré, aromatique avec du corps, structuré avec une belle fraîcheur. Les raisins sont vendangés dans des caisses de 18 kg maximum pour ne pas écraser les grains. S’appuyant sur l’expérience et les conseils des manitous de la vinification bordelaise, le Vino de la Tierra remplit son contrat et convainc. Les séquences fruitées et florales perçues au bouquet reviennent sur les papilles dans une chair mûre. Belle note d’eau-de-vie en finale.

Makro 16,75 euros.

SERGE TONNEAU

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