Aramco: possible entrée en Bourse seulement en 2019

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Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, a ouvert la porte mardi à une introduction en Bourse du géant pétrolier saoudien Aramco seulement en 2019, si les conditions sur les marchés ne s’y prêtent pas cette année, dans un entretien à l’AFP.

“Nous ne voulons pas d’une introduction en Bourse à tout prix”, a affirmé le ministre en marge d’un Forum franco-saoudien à Paris, organisé à l’occasion de la visite officielle en France du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. “Nous ne le ferons que lorsque les conditions de marché seront bonnes”, a-t-il ajouté.

“Si le marché est prêt en 2018, nous le ferons cette année. Sinon, nous attendrons jusqu’en 2019”, a-t-il souligné, un mois après les révélations du quotidien Financial Times qui annonçait l’intention de Ryad de repousser l’entrée en Bourse, à hauteur de 5%, initialement prévue en 2018, en raison de doutes sur sa valorisation.

Le ministre, en revanche, n’a pas confirmé une autre information révélée récemment par le Wall Street Journal, qui avait affirmé le 19 mars que l’introduction d’Aramco n’aurait lieu que sur la seule Bourse de Ryad et sur aucune autre grande place financière internationale.

“L’entreprise est prête”, a assuré M. al-Jadaan à l’AFP. “Ce qui n’est toujours pas certain, c’est si l’introduction en Bourse aura lieu à l’étranger et, si c’est le cas, où nous le ferons”, a-t-il ajouté.

Les grandes places financières mondiales, comme New York, Londres et Hong Kong, espèrent toutes récupérer une part du gâteau, d’autant que le pétrole est reparti à la hausse et se rapprochait mardi des 65 dollars à New York, en raison des risques d’un conflit au Moyen-Orient qui pourrait perturber le marché.

L’introduction en Bourse d’Aramco est l’une des mesures phare du vaste plan de réformes enclenché en 2016 par le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane.

Discipline budgétaire

Cette hausse du brut est une bonne nouvelle pour les comptes saoudiens. “Cela nous aide à maîtriser notre déficit budgétaire”, a expliqué le ministre. “Nous attendons cette année qu’il se situe autour de 7% du PIB, alors qu’il était de 15% en 2015” quand les cours du pétrole se sont effondrés, a-t-il rappelé.

A cause de cette chute des prix du brut à partir de la mi-2014, Ryad a dû fortement réduire ses dépenses publiques. Le plan de réformes, appelé “Vision 2030”, est justement destiné à diversifier l’économie saoudienne, trop dépendante du pétrole.

“Nous avons effectué une réforme budgétaire très importante”, a rappelé M. Jadaan. “Maintenant nous sommes plus disciplinés pour la dépense publique et plus efficaces aussi”, a-t-il souligné.

La visite du prince héritier à Paris et le forum franco-saoudien avaient l’objectif d’attirer des entreprises françaises en Arabie Saoudite pour les inviter à participer aux efforts de diversification.

“Nous diversifions également nos revenus. Même si nous pensons que le pétrole a encore de beaux jours devant lui, nous voulons nous assurer d’autres sources de revenus en raison de la volatilité de ses prix”, a expliqué le ministre.

“Nous nous concentrons principalement sur les technologies”, a affirmé M. Jadaan, qui a notamment mentionné des discussions avec des entreprises françaises dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et des transports.

Dans le contexte explosif du Proche-Orient, où Ryad est un acteur majeur, le jeune prince de 32 ans, surnommé MBS, n’est pas venu à Paris pour faire des affaires ni signer des chèques.

L’Elysée a annoncé lundi qu’Emmanuel Macron se rendrait en Arabie saoudite “en fin d’année” pour parapher des contrats.

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