650 emplois supprimés chez AXA: le personnel restant devra faire des efforts en matière de salaire
Lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire lundi matin, AXA Belgium a présenté son plan stratégique 2020, qui a pour ambition de recentrer les activités de l’assureur, accélérer sa transformation digitale et simplifier son organisation. 650 emplois seront supprimés d’ici deux ans et le personnel restant devra faire des efforts au niveau de la masse salariale.
Outre son intention de se séparer de 650 personnes sur la période 2017-2018, l’assureur AXA Belgium entend entamer une négociation sur la masse salariale du personnel restant, ont indiqué lundi les syndicats socialiste et chrétien à l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire lors duquel la direction a présenté son plan stratégique 2020. Selon Jean-Michel Cappoen, secrétaire général du SETCa, l’impact sur les coûts pourrait également être étendu au pôle bancaire du groupe.
La restructuration annoncée par AXA Belgium est nécessaire pour maintenir à l’horizon 2020 la position de leader qu’occupe l’entreprise sur le marché belge de l’assurance, a commenté lundi son CEO récemment entré en fonction, Jef Van In. Il se dit prêt à étudier toutes les possibilités pour éviter au maximum les licenciements secs.
“C’est un message difficile que nous avons apporté au conseil d’entreprise, mais nous devons nous adapter aux demandes qui changent de nos clients et courtiers”, souligne M. Van In. “Nous allons adapter notre portefeuille de produits à partir du 1er janvier 2017, poursuivre nos efforts en matière de digitalisation et simplifier l’entreprise.”
Bien qu’AXA Belgium affiche de bons résultats, ce plan de restructuration est, selon le CEO, nécessaire afin de maintenir la position de l’entreprise. “AXA est actuellement très solide, l’objectif est de le rester. D’importants efforts ont déjà été consentis dans le passé, mais le monde évolue tellement vite d’un point de vue digital que nous devons nous adapter à ces changements et à l’évolution des attentes de nos clients.” M. Van In se dit prêt à envisager toutes les possibilités afin de réduire au maximum l’impact social de ce plan. “Il y a une panoplie de solutions pour éviter les licenciements secs: départs anticipés, réduction du temps de travail, reconversion… Il faut maintenant laisser la place au dialogue social.”
650 emplois menacés
Ce sont donc bien 650 postes qui sont menacés, soit 15% des 4.200 membres du personnel, et non 850 comme le laissait entendre plus tôt la CGSLB, qui évoquait l’horizon 2020. Le syndicat libéral craint cependant que d’autres départs volontaires soient réclamés après 2018.
La direction d’AXA souhaite se repositionner sur le marché de l’assurance, en recentrant ses activités, en accélérant sa transformation numérique et en simplifiant son organisation. “Nos coûts sont cependant 20% supérieurs à ceux de la concurrence. D’après la direction, il faut donc prendre d’autres mesures en termes d’emploi”, explique Jean-Michel Cappoen. “Celles-ci concerneront aussi bien les employés que les cadres ou les commerciaux, mais on ignore encore les détails.”
Le plan et ses conséquences pour l’emploi toucheront l’ensemble de l’entreprise, aucun service ne sera épargné, souligne également Dominique Calistri, de la CGSLB. “La fermeture de sièges à Louvain, Eupen, Gand et Charleroi, et le recentrage sur Bruxelles, Liège et Berchem (Anvers), ont été confirmés. On continue à digitaliser et à outsourcer. On s’attendait un peu à ce nouveau coup bas de la direction. Il y avait des bruits persistants qui couraient depuis six à sept mois.”
Le personnel faisait déjà des efforts depuis 2013, notamment en matière de numérisation, pour faire face à la concurrence croissante et s’adapter à ce monde qui change, mais ce n’était visiblement pas suffisant, déplore Vic Van Kerrebroeck du syndicat chrétien LBC. Une discussion aura également lieu afin de tenter de réduire la masse salariale du personnel, notamment en abordant les avantages extra-légaux dont il bénéficie. Trois séances d’informations plus détaillées auront lieu mercredi, jeudi et vendredi lors de conseils d’entreprises extraordinaires.
Les syndicats ont été informés de la tenue de ce CE extraordinaire vendredi. “Le motif officiel de la réunion est d’aborder la vision stratégique du groupe et de l’assurance en Belgique”, avait alors expliqué Jean-Michel Cappoen, secrétaire général du SETCa. “Mais nous ne nous faisons pas d’illusions. L’annonce devrait concerner le personnel”, redoutait-on en interne. Même son de cloche du côté du syndicat chrétien, qui craignait, lui aussi, des coupes dans le personnel. Quelque 4.000 personnes travaillent pour AXA en Belgique, qui a perdu quelques parts de marché ces derniers temps, selon le SETCa.