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Demain le monde des capteurs

La plupart des objets électroniques qui peuplent notre quotidien sont de plus en plus des objets connectés ou connectables et ils pourront – demain encore plus qu’aujourd’hui – échanger des milliards de micro-informations sur nous et sur ce qui nous entoure. C’est bien simple, le marché civil des capteurs devrait dépasser les 180 milliards d’euros en 2016 selon Les Echos, et il fait saliver bien des industriels !

Le premier champ d’application de ces capteurs sera la santé. Comme vous le savez, demain, votre smartphone sera prolongé sous forme de montres, de lunettes, de lentilles optiques dont les capteurs vous diront non seulement si vous avez assez marché durant la journée, si vous avez bien dormi ou si votre taux d’oxygène dans le sang est bon, mais en plus, ces capteurs vous diront si les aliments présents dans votre assiette sont frais et s’ils correspondent au régime que vous êtes en train de suivre.. Bref, ces petits capteurs pourront même vous dire si votre tension artérielle ou oculaire est satisfaisante ou pas. Mais la santé n’est pas le seul domaine qui sera investi par ces milliards de petits capteurs, il y a aussi le secteur industriel ou votre maison, via la domotique. Ce seront des objets communicants qui mesurent l’ensoleillement et l’humidité de votre plante verte ou qui règlent votre chauffage en fonction de vos habitudes de vie. C’est déjà le cas aujourd’hui, sauf que demain selon Les Echos, ils pourront même vous dire si votre installation de chauffage est efficace et la comparer avec celle d’autres habitants de votre ville ou village.

Mais attention comme la langue d’Esope, ces mini-capteurs peuvent être une bonne chose ou une mauvaise selon l’usage que l’on en fera. En effet, l’omniprésence de tous ces capteurs dans notre vie quotidienne va sans doute poser des problèmes de protection de la vie privée, car via ces capteurs, tous nos gestes seront connus, dévoilés. En milieu industriel, prenez l’exemple d’un tournevis électrique équipé de capteurs destinés à enregistrer l’identité de son utilisateur. A priori, c’est une bonne chose de savoir qui travaille avec quoi, sauf si ces capteurs servent aussi à déterminer le nombre de tours que l’ouvrier en question aura donné à un boulon, et donc, in fine, ces capteurs serviront à mesurer… sa productivité sans qu’il en soit même conscient. Donc, demain, dans ce monde d’objets connectés, les problèmes ne seront pas techniques, mais d’abord juridiques. Jusqu’où pourra aller la transparence de nos faits et gestes, et pourra-t-on arrêter l’envoi de certaines données nous concernant, autrement dit pourra-t-on arrêter cette nouvelle forme de flicage ? Les intérêts du business vont donc une nouvelle fois s’opposer à la vie privée. Sauf que l’enjeu est comme je vous l’ai dit de 180 milliards d’euros à horizon de 2016 et qu’en période de crise la vie privée, tout comme l’écologie, passe parfois après les considérations économiques.

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