Uber, Airbnb, Spotify…: les introductions en Bourse les plus attendues
Après une disette d’entrées en Bourse technologiques en 2016, Snap, la maison-mère de Snapchat, prend ce jeudi la température du marché et convaincra peut-être d’autres grosses start-up de suivre ses traces. Tour d’horizon des introductions en Bourse les plus attendues.
Uber. Valeur estimée: 68 milliards de dollars
“Le plus tard possible”: c’est ce qu’a souvent répondu Travis Kalanick, le patron-fondateur du service américain de réservation de voiture avec chauffeur, quand on lui demandait son calendrier pour entrer à Wall Street.
L’entreprise a jusqu’ici largement couvert ses besoins financiers avec des investisseurs privés. Elle accumule les pertes et les controverses avec les taxis, ses propres chauffeurs, les autorités de plusieurs villes… Sa direction est en outre très occupée actuellement à sauver son image de marque face aux accusations sur la culture sexiste de l’entreprise, qui nourrissent les appels au boycott et pourraient bien nuire à ses perspectives boursières.
Des rumeurs, démenties à l’époque, avaient aussi circulé l’an dernier sur des visées sur Wall Street du concurrent chinois Didi Chuxing.
Airbnb: environ 30 milliards
“Nous essayons de préparer l’entreprise afin d’être prêts pour une entrée en Bourse aussi vite que possible”, disait en novembre Brian Chesky, patron-fondateur de la plateforme américaine de réservation d’hébergement chez l’habitant, à Wired. Il prévenait toutefois n’avoir “aucune intention” de s’y lancer “à court terme”.
L’entreprise aurait commencé à dégager des bénéfices au deuxième semestre 2016, et elle s’est potentiellement dotée d’une nouvelle source de revenus en étendant sa plateforme à la réservation d’activités touristiques, de tables de restaurants, voire à terme de billets d’avion: pour certains observateurs, ce sont des signes que l’entrée en Bourse se rapproche.
Comme Uber, Airbnb est néanmoins confrontée à de nombreux problèmes légaux et réglementaires, susceptibles de refroidir les investisseurs.
Palantir Technologies: 20 milliards
Cette start-up américaine cofondée par l’investisseur Peter Thiel et spécialisée dans l’analyse de données aurait aidé les Etats-Unis à retrouver Oussama Ben Laden et à éplucher les comptes de Bernard Madoff. Elle compte la DGSI française parmi ses clients et un fonds lié à la CIA parmi ses premiers investisseurs, et a longtemps affiché son opposition de principe à une entrée en Bourse.
Son patron Alex Karp a pourtant reconnu en octobre, lors d’une conférence organisée par le Wall Street Journal, qu’il devenait difficile pour ses salariés de revendre à leur juste prix les actions avec lesquelles ils sont en partie rémunérés. “Nous positionnons maintenant l’entreprise pour pouvoir entrer en Bourse”, avait-il poursuivi. “Je ne dis pas que nous entrerons en Bourse, mais c’est une possibilité.”
Dropbox: 10 milliards
La plateforme de stockage de données en ligne revendique 500 millions d’utilisateurs, a renforcé ces dernières années ses offres plus rentables à destination des entreprises, et s’est vantée récemment d’un niveau de chiffre d’affaires qui, s’il était extrapolé sur un an, approcherait le milliard de dollars.
Autant de signes pour les observateurs que l’entreprise songe à une entrée en Bourse. Elle aurait d’ailleurs, d’après Bloomberg, discuté l’été dernier avec des banquiers de la possibilité de s’y lancer d’ici fin 2017.
Dropbox pourrait toutefois être incitée à la prudence par les performances mitigées du concurrent Box, entré à Wall Street début 2015.
Spotify: 8,5 milliards
Le Suédois Martin Lorentzon, cofondateur de Spotify, s’était ouvertement opposé à une entrée en Bourse, mais il vient d’abandonner les rênes du leader mondial de la musique en streaming à un autre cofondateur, Daniel Ek.
D’après certains médias, c’est aussi pour mieux se concentrer sur une introduction en Bourse que l’entreprise a renoncé l’an dernier à acquérir le site allemand SoundCloud.
Spotify revendique une forte croissance et plus de 100 millions d’utilisateurs, dont 40 millions d’abonnés payants, mais la concurrence est rude. Apple Music a notamment dépassé l’an dernier les 20 millions d’abonnés payants. Le concurrent français Deezer avait envisagé dès 2015 de se lancer à la Bourse de Paris, mais a finalement reporté sine die l’opération en invoquant des conditions de marché défavorables.
Vice Media: 4 milliards
“Nous discutons avec certaines banques et nous nous préparons”, avait indiqué en décembre Shane Smith, le patron de l’ex-enfant terrible des médias numériques, à Variety. “L’année prochaine va être une année faste et c’est le moment de le faire”, avait-il ajouté, précisant toutefois qu’une décision définitive n’avait pas encore été prise.
L’entreprise compte parmi ses actionnaires les grands groupes de médias américains Disney et 21st Century Fox, et avait lancé une chaîne de télévision l’an dernier en France, Viceland.
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