L’Eurogroupe s’inquiète aussi de l’endettement de la Belgique

Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe et ministre néerlandais des Finances. © AFP

Les ministres des Finances de la zone euro ont exprimé lundi la même inquiétude que la Commission européenne à propos du budget belge pour 2017 et du degré d’endettement du pays, qui ne diminue guère.

Réunis à Bruxelles au sein de l’Eurogroupe, ils ont demandé à la Belgique d’appliquer complètement les mesures annoncées par le gouvernement fédéral afin de réduire le déficit budgétaire structurel belge – qui devrait s’établir à 3% en 2016, 2,3% en 2017 et 2,4% en 2018, selon les prévisions de la Commission. Mais aucun nouvel effort n’est a priori demandé.

S’appuyant sur les rapports publiés par la Commission, les grands argentiers des dix-neuf pays de la zone euro se sont penchés sur les budgets des Etats-membres.

La Commission a épinglé fin novembre un groupe de huit pays dont la Belgique dont les projets de budget pour l’année prochaine présentent “un risque de non-conformité” avec le pacte de stabilité et de croissance (PSC).

Le niveau élevé de la dette du pays inquiète également depuis un certain temps la Commission, qui estime insuffisantes les mesures structurelles prises afin de le faire diminuer.

L’exécutif européen invite désormais la Belgique à prendre, dans le cadre de sa procédure budgétaire nationale, des mesures nécessaires pour garantir la conformité de son budget 2017 avec les règles du pacte. Outre la Belgique, les propositions de budget de l’Italie, de Chypre, de la Lituanie, de la Slovénie, de l’Espagne, du Portugal et de la Finlande présentent des risques de non-conformité.

L’Eurogroupe a souligné lundi que selon les calculs de la Commission, la Belgique fournira en 2016 et 2017 un effort structurel de 0,6% du PIB, alors que l’exigence est celle d’une amélioration du solde de 1,2%. “Sur cette base, toutes les mesures prévues devraient être pleinement mises en oeuvre”, souligne le communiqué publié par les dix-neuf ministres en saluant la promesse faite par le gouvernement de respecter en 2017 les règles du PSC.

Ils qualifient aussi de “matière à préoccupation” le haut degré d’endettement de la Belgique, en citant les rapports publiés le 16 novembre par la Commission.

Un nouveau rapport relatif au respect par la Belgique des règles du pacte en matière d’endettement va dès lors être élaboré, a confirmé l’Eurogroupe. L’Italie, dont la dette est également élevée (133% du PIB en 2016), fera l’objet d’une démarche similaire.

Ces rapports devraient être publiés dans les deux mois à venir et pourraient conduire à l’ouverture d’une procédure de déficit excessif (PDE) à l’encontre de ces Etats à cause de leur dette publique, ce qui constituerait une première européenne. En théorie, les Etats soumis à cette procédure sont passibles d’amendes s’ils ne respectent pas les recommandations formulées. Ils peuvent également être privés de d’une partie des fonds structurels européens.

Lors de la rédaction du document concernant la situation belge, la Commission prendra en compte la croissance économique, la situation budgétaire et les mesures structurelles de nature à influencer positivement le niveau d’endettement. L’exécutif européen enverra prochainement une lettre aux autorités, dans laquelle elle les invitera à lui faire part de nouveaux éléments qui pourraient être significatifs pour son rapport.

Le président de l’Eurogroupe, le ministre néerlandais des Finances, Jeroen Dijsselbloem, a souligné qu’il serait impossible pour l’Italie de respecter ses engagements, après la la démission du Premier ministre Matteo Renzi, désavoué par un référendum dimanche.

Le respect de ces règles dépendra de l’évolution du paysage politique italien, a-t-il souligné devant la presse.

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