“L’effet levier constitue l’attrait principal du turbo”

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Turbo short, turbo long, barrière désactivante, valeur sous-jacente … Petit éclairage sur les produits boursiers de type turbo.

Qu’est-ce qu’un turbo?

Les turbos sont des produits d’investissement à levier sur une valeur spécifique sous-jacente. Celle-ci peut être une action individuelle, mais aussi un indice de la bourse, le prix du pétrole ou de l’or… Vous pouvez viser tant une augmentation qu’une baisse de cette valeur sous-jacente. Si vous croyez que l’action de Microsoft augmentera, vous achetez un “turbo long”. Si vous visez une baisse de l’action de technologie, vous achetez un “turbo short”. Ce qui est essentiel en matière de turbos, c’est la barrière désactivante. Une fois que le turbo long tombe sous la barrière désactivante ou que le turbo short dépasse la barrière désactivante, le produit ne peut plus être acheté ou vendu. La course actuelle de Microsoft tourne autour des 30 USD. Imaginez que vous achetez un turbo long avec une barrière désactivante de 26 USD et que le cours de Microsoft baisse sous les 26 USD, le commerce sera arrêté et vous subirez une perte gigantesque.

Plus la barrière désactivante se rapproche du cours au moment de l’achat, plus le levier est élevé. Le turbo long sur Microsoft à barrière désactivante de 26 USD peut avoir un levier de 10. Cela signifie que chaque pour cent de hausse ou de baisse de l’action Microsoft causera une hausse ou une baisse de 10% pour notre turbo long.

Quels sont les risques?

Il va de soi que c’est surtout l’effet levier qui attire. Le plus grand risque est évidemment de se laisser aveugler et de ne pas voir les risques. Comme indiqué, il y a cette barrière désactivante impitoyable. On reprend le turbo long sur Microsoft. Imaginez que le cours baisse de 30 à 25 USD avant de remonter à 33 USD. Dans ce cas, vous subirez d’énormes pertes avec le turbo étant donné que la barrière désactivante a été rompue avant que la course n’augmente. Qui achète simplement les actions, subit parfois une première perte “papier”, mais compense après en gagnant 10%. Si le cours de Microsoft augmente directement de 30 à 33 UDS, cette hausse de course de 10% à levier 10 fait redoubler notre turbo (+100%). C’est donc souvent tout ou rien pour les turbos et le timing d’achat et de vente est encore beaucoup plus important que pour les actions.

Quand recommanderiez-vous un turbo ?

En général, je ne recommanderais les turbos qu’aux personnes qui bénéficient d’une certaine expérience d’investissement, qui sont capables d’encaisser les risques nécessaires et qui ont un mental assez fort pour gérer l’énorme volatilité de ces produits. Il va de soi qu’il vaut mieux n’investir qu’une partie très limitée (maximum quelques pour cents) de ses investissements vu le risque de perdre la plus grande partie ou la mise complète.

Le turbo est intéressant lorsque s’annoncent des événements importants, incertains, tels que le “fiscal cliff” fin de l’année passée. La chance d’obtenir un accord était très grande, mais une rupture n’était pas tout à fait exclue. Dans ce cas, il ne vaut pas vraiment la peine de vendre une grande partie de son portefeuille, mais on peut acheter un turbo short pour une petite somme sur l’indice de la bourse. Si comme prévu, les nouvelles sont bonnes, les bourses monteront et le portefeuille d’actions suivra et il faudra prendre une perte sur le turbo short. Si elles sont mauvaises, on peut réarranger le portefeuille d’actions et compenser les pertes originales par la forte hausse du turbo short.

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