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Krach boursier : 2016, un remake de 2008 ?

Malgré les milliers de milliards de dollars et d’euros imprimés par les banques centrales, malgré le fait d’avoir fixé artificiellement les taux d’intérêt à 0%, l’économie européenne, pas plus d’ailleurs que celle des Etats-Unis, ne redémarre vraiment. Certes, le scénario de 1929 a été évité, mais pourquoi nos économies continuent-elles de patiner?

Pour nous éviter un remake de la crise de 1929, les banques centrales européennes et américaines ont réagi très rapidement. Elles ont toutes les deux baissé fortement leur taux d’intérêt directeur à 0% ou presque. L’idée est de redynamiser l’économie. Le raisonnement est relativement simple: si les taux sont faibles, comme ils le sont depuis plusieurs années, nos banquiers centraux pensent que cela incitera les citoyens à consommer davantage vu que leur épargne ne rapporte rien. Les entrepreneurs, de leur côté, seront encouragés à investir dans de nouveaux projets grâce à ce taux d’intérêt faible.

L’autre objectif des banquiers centraux lancés dans une politique de création massive de monnaie est que cette augmentation de la masse monétaire réveille l’inflation. Et si l’inflation redémarre, c’est tout bon, car mécaniquement, la dette publique perd de sa valeur réelle. Il s’agit donc d’une manière indirecte de dégonfler notre dette publique.

Au final, toute cette belle mécanique imaginée par nos banquiers centraux, malheureusement, ne fonctionne pas. Malgré les 4000 milliards imprimés par la banque centrale américaine, l’économie des Etats-Unis ne redémarre pas vraiment ou pas assez.

Krach boursier: 2016, un remake de 2008?

En voici la raison. Prenons le cas des taux d’intérêt : ils peuvent bien être à 0% , mais si les banques ne veulent pas prêter et si les consommateurs ne veulent pas emprunter, cela ne sert à rien, si ce n’est à inciter les investisseurs à se tourner vers la Bourse pour aller y trouver du rendement. En résumé, les taux d’intérêt bas ne servent pas l’économie réelle et ne font que gonfler des bulles boursières. En réalité, les entreprises et les consommateurs en ont profité pour se désendetter et non pas pour investir ou consommer.

Quant à l’inflation, le rêve des banquiers centraux, c’était de la ramener à environ 2%. Aux Etats-Unis, ce n’est pas le cas, et en Europe, elle est proche de 0%. On risque même de tomber en déflation ! Les dirigeants de nos banques centrales sont aujourd’hui très embêtés. Les outils monétaires qu’ils ont à leur disposition ne marchent pas mais ils ne montrent pas leur nervosité pour ne pas effrayer la population.

J’ai eu la chance d’interviewer à Bruxelles, au cercle d’affaires B19, un investisseur français basé à Hong Kong et qui vient de rédiger un livre intitulé “Génération tonique” (éditions PLON) et dans lequel il incite nos enfants à aller faire leur vie en Asie, tout simplement, parce que selon lui, les impôts sont à l’Ouest et la croissance à l’Est ! Au cours de la discussion, David Baverez, l’auteur, m’a prédit que 2016 serait un remake de 2008. En clair, il faudra attacher sa ceinture car cela va tanguer. Son conseil : si vous devez emprunter de l’argent, faites-le maintenant avant la fin de l’année, car il faudra oublier toute aide des banquiers au cours des deux prochaines années. Espérons qu’il se trompe !

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