BNP Paribas: vers un dividende de 345 millions pour l’État belge
La hausse du dividende annoncée mardi par BNP Paribas à l’occasion de la publication de ses résultats 2016 est une bonne nouvelle pour le budget belge, la Belgique étant un important actionnaire du groupe bancaire français.
Via la SFPI, l’État belge possédait au 30 juin 2016 une participation de près de 10,3% du capital de BNP Paribas, soit quelque 128 millions d’actions.
Le conseil d’administration de BNP Paribas proposera le versement d’un dividende de 2,70 euros par action payable en numéraire au titre de l’exercice 2016, contre 2,31 euros l’année précédente, a-t-on appris. L’État belge peut donc tabler sur un dividende de plus de 345 millions d’euros.
Autre bonne nouvelle pour l’État belge: BNP Paribas prévoit, dans le cadre de son nouveau plan stratégique 2017-2020, de faire croître son dividende de 9% par an en moyenne.
Bénéfice net 2016 à 7,7 milliards d’euros (+15%)
BNP Paribas a enregistré une hausse de 15,1% de son bénéfice net en 2016, à 7,7 milliards d’euros, “une bonne performance” et un niveau conforme aux attentes des analystes, selon un communiqué diffusé mardi. En Belgique, la dynamique commerciale a été “soutenue”.
La banque française a également indiqué viser une augmentation moyenne d’au moins 6,5% par an de son résultat net d’ici 2020, dans le cadre de son plan stratégique à cet horizon, dévoilé à l’occasion de cette publication.
Figurent aussi dans cette feuille de route un taux de croissance annuel moyen de ses revenus supérieur à 2,5%, un taux de distribution de 50% et 3 milliards d’euros de coûts de transformation, notamment pour investir dans le numérique, devant déboucher sur des économies récurrentes de 2,7 milliards d’euros par an à partir de 2020.
Tous les métiers de la banque seront concernés par ce plan stratégique, dans le cadre duquel elle prévoit par exemple de poursuivre “l’adaptation des réseaux d’agences”, c’est-à-dire de continuer à en réduire le nombre pour s’adapter à la fréquentation moindre des clients.
Ce plan a été conçu à partir d’hypothèses économiques prudentes, comme une remontée graduelle des taux et une croissance modérée dans la zone euro (+1% en 2017 puis +1,4% les années suivantes) et aux Etats-Unis (+1,6% jusqu’en 2019 et +1,7% en 2020).
“Les vents contraires resteront forts en début de période avant de s’atténuer en 2019-2020”, prévient le groupe dans son communiqué, ajoutant tenir compte des contraintes réglementaires nouvelles qui vont s’appliquer dans les années qui viennent, à commencer par des exigences en capital supérieures.
Un seul échec
Au moment d’entamer cette nouvelle phase, BNP Paribas s’est félicité d’avoir atteint pratiquement tous les objectifs de son plan 2014/2016, notamment en termes de croissance et de solidité financière.
Seul échec: alors que la banque visait une baisse de 3 points de son coefficient d’exploitation, soit le rapport entre ses charges et ses revenus, celui-ci a au contraire grimpé de 0,8 point, une évolution qu’elle attribue en partie à l’augmentation des coûts réglementaires qui l’obligent à abonder par exemple le fonds européen de sauvetage des établissements en difficulté.
En 2016, BNP Paribas se targue d’avoir signé une “bonne performance”, selon son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué.
Son produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d’affaires) a augmenté de 1,1%, à 43,4 milliards d’euros, légèrement au-dessus du consensus établi par le fournisseur de données financières FactSet.
En 2016, les activités de banque de détail en Belgique (BDDB) ont fait montre d’une “dynamique commerciale soutenue”, selon le groupe. Les crédits ont augmenté de 4,7% par rapport à 2015, les dépôts de 5,8% et le produit net bancaire de 3,1%, à 3,66 milliards d’euros. “Après attribution d’un tiers du résultat de la banque privée en Belgique au métier Wealth Management (pôle International Financial Services), BDDB dégage ainsi un résultat avant impôt de 918 millions d’euros, en baisse de 1,1% par rapport à l’année dernière mais en hausse de 8,0% hors éléments exceptionnels et évolution des taxes bancaires, ce qui traduit la bonne performance du métier”, précise encore le groupe.