Dans un entretien accordé à L’Avenir, la co-présidente d’Ecolo, Marie Lecocq, relance le débat sur la réduction du temps de travail en proposant d’ajouter une cinquième semaine de congés légaux pour tous les travailleurs belges, sans perte de salaire.
« De nombreux travailleurs courent après le temps et veulent reprendre le contrôle de leur vie pour s’occuper des enfants ou de parents, pour créer, se former, prendre soin de soi », explique-t-elle à nos confrères.
Pour la responsable écologiste, il s’agit aussi d’un enjeu d’équité et de santé publique. Beaucoup de personnes aimeraient, selon elle, « travailler un peu moins », tandis que d’autres cherchent à accéder à l’emploi : « Le travail est une ressource qui doit être bien partagée », insiste Marie Lecocq, affirmant que cette mesure n’impliquerait aucune diminution de salaire.
Une organisation collective du travail plus équilibrée et plus inclusive
Le parti écologiste pointe également les conséquences d’une pression professionnelle jugée excessive : « On a beaucoup de personnes qui sont en burn-out, en maladie de longue durée et qui aimeraient reprendre le travail plus progressivement. Or, seules celles qui peuvent vivre avec une partie de leur salaire en moins peuvent le faire. C’est injuste », déplore la co-présidente d’Ecolo.
Par cette proposition, Ecolo espère ouvrir la voie à une organisation collective du travail plus équilibrée et plus inclusive.
Certaines réserves
La proposition d’Ecolo d’instaurer une cinquième semaine de congés légaux pourrait susciter des réserves parmi les partenaires sociaux. D’une part, les employeurs pourraient pointer le risque d’un surcoût salarial, qui pourrait nuire à la compétitivité des entreprises belges, ainsi que les difficultés d’organisation dans des secteurs déjà en pénurie de main-d’œuvre. D’autre part, cette mesure pourrait accentuer les inégalités entre professions, certains secteurs étant moins à même d’absorber de nouveaux jours de congé. Enfin, le lien entre réduction du temps de travail et création d’emplois reste controversé, tout comme la question d’un éventuel impact indirect sur les finances publiques. Pour certains, il serait plus pertinent de concentrer les efforts sur l’amélioration des conditions de travail plutôt que sur l’augmentation du nombre de jours de congé.