Nos 10 valeurs favorites pour le second semestre

Mine de lithium. © Getty Images
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Les marchés boursiers mondiaux achèvent un bon semestre. Reste à voir si les choses ne vont pas se gâter au second semestre. Cela étant, nos actions favorites pour la deuxième partie de l’année sont, à deux titres près, les mêmes que pour la première. En effet, le cours de bon nombre d’entre elles n’a pas, ou que peu, progressé. Mais le potentiel haussier s’étend au-delà de 2024. Les voici toutes, classées par ordre alphabétique.

Favorite 1 : AKER BP

Le prix du pétrole a chuté au cours de ces derniers mois de 90 à 70 dollars le baril, avant de remonter quelque peu cette semaine. Les pays producteurs ne visent plus les 100 dollars et plus, mais ne laisseront pas le baril descendre sous 70 dollars non plus. Si nécessaire, ils réduiront (drastiquement) leur production. En outre, tôt ou tard, les Etats-Unis devront reconstituer leurs réserves stratégiques de pétrole, qui sont historiquement basses. Le cours de l’action Aker BP se redressera dans le sillage de celui du pétrole, qui représente quelque 85 % de la production du groupe.


Une fois de plus, nous avons hésité à intégrer Schlumberger dans cette sélection, mais un investissement dans Aker BP, en couronnes norvégiennes, diversifie le portefeuille et cette devise devrait profiter non seulement de la progression du cours du brut mais aussi du fait que le déficit budgétaire et la dette de la Norvège ne suscitent pas d’inquiétude.

Favorite 2 : ALBEMARLE

Selon nous, le cours du lithium repartira inéluctablement un jour à la hausse. Ce dont profitera énormément l’américain Albemarle, qui s’attend à voir le chiffre d’affaires de son activité lithium grimper de 20-30 % par an au cours des cinq années qui viennent. Le lithium est appelé à jouer un rôle majeur dans la transition énergétique. Il intègre les batteries de véhicules électriques, d’ordinateurs portables, de smartphones, les blocs d’alimentation, etc. La plupart des rapports annoncent une multiplication par quatre de la demande de lithium d’ici à 2030. Mais force est de constater que si “l’or blanc” ne manque pas sur la planète, son extraction est pour l’heure souvent onéreuse. De plus, peu de nouveaux projets de lithium ont été annoncés par les producteurs. Et pourtant, de nouvelles fabriques de batteries sont construites sans garantie aucune que l’approvisionnement en lithium suivra. La rareté de l’offre menaçant de devenir un problème majeur durant cinq à 10 ans, il serait judicieux d’acquérir Albemarle au prix très raisonnable qui est le sien aujourd’hui.

Favorite 3 : ATENOR

La plupart des valeurs immobilières s’étaient fort appréciées en novembre-décembre 2023 grâce à la baisse des taux d’intérêt à long terme. Aucune de ces deux tendances ne s’est poursuivie au premier semestre de 2024. Atenor n’a pas progressé. L’augmentation de capital à laquelle le groupe a dû procéder avait fait chuter son action à près de 5 euros, bien en deçà de sa valeur intrinsèque. Mais tout signe de reprise du secteur ou la réalisation de projets devraient conduire au redressement de l’action. Laquelle présente, nous insistons sur cet aspect, un risque supérieur à la moyenne, compte tenu de l’endettement important du groupe – même si la mise à jour relative au premier trimestre indique qu’il travaille à la réduire.

Favorite 4 : COFINIMMO

Cela vaut aussi, bien entendu, pour Atenor : comme les taux d’intérêt à long terme baisseront au cours du second semestre, les actions immobilières se redresseront. Celle de la société immobilière réglementée (SIR) axée essentiellement sur l’immobilier de santé Cofinimmo se négocie moyennant une décote de 35 % par rapport à la valeur de l’actif net. Or le rendement du dividende est de 9,5 % brut et la prime de risque, de près de 7 %. En raison de son taux d’endettement élevé (44 %), les investisseurs craignent que la SIR doive procéder à une nouvelle augmentation de capital. Une crainte selon nous démesurée. D’autant que le risque de nouvelles dépréciations d’actifs s’amenuise : la vacance est faible et les rendements locatifs se stabilisent.

Favorite 5 : MOSAIC

Après deux années de fertilisation parcimonieuse des terres agricoles, la demande mondiale d’engrais potassiques et phosphatés devrait renouer en 2024 avec les niveaux records de 2020 et 2021. Les stocks d’engrais rapportés à la consommation annuelle avoisinent leur plus bas niveau des deux dernières décennies. Ces stocks seront inévitablement reconstitués. Or l’offre progresse modestement. Les prix des engrais ne pourront dès lors que remonter, ce dont le titre Mosaic, en ce qu’il se négocie sous sa valeur comptable, profitera plus que la moyenne du secteur. La hausse récente des cours des céréales pourrait être annonciatrice de celle des engrais.

Favorite 6 : NEWMONT

Sur les deux dernières années, le rendement de l’action est nettement inférieur à celui du VanEck Gold Miners, l’indice de référence du secteur minier aurifère. Sa valorisation est tombée à 7 fois le flux de trésorerie attendu. Cependant, l’action a déjà gagné 30 %, sinon 40 % depuis qu’elle avait atteint en mars son plus bas sur les cinq dernières années. A juste titre, car les perspectives du groupe pour 2024 et au-delà se sont considérablement améliorées, grâce aux actifs qu’il a acquis de Newcrest Mining. Divers problèmes (grève, soucis techniques…) qui ont pesé sur le cours de l’action en 2023 seront résolus cette année ou la prochaine. Les actionnaires peuvent s’attendre également à un dividende plus élevé. Par ailleurs, au vu du bilan, des rachats d’actions propres ne sont pas à exclure. Newmont est pour l’heure valorisé bien plus modestement qu’Agnico-Eagle Mines, par exemple.

Favorite 7 : PAN AMERICAN SILVER

Le cours de l’action Pan American Silver (PAAS) a progressé de 60 % depuis début mars. Pour autant, son potentiel haussier n’est pas épuisé. Les marges bénéficiaires du groupe se redressent à mesure que les prix de l’or et de l’argent augmentent. PAAS affiche une très bonne santé financière. Il détient des projets prometteurs (nouveaux ou d’extension), qu’il est apte à financer seul. L’action se négocie aujourd’hui à environ 10 fois le flux de trésorerie, soit toujours moyennant une décote importante par rapport à la moyenne de la décennie écoulée.

Favorite 8 : SIBANYE-STILLWATER

Sibanye Gold, aujourd’hui Sibanye-Stillwater, est né il y a 10 ans de la scission des mines d’or, en Afrique du Sud, de Gold Fields. Mais comme les actifs n’ont assuré durant la décennie qu’une faible part de son chiffre d’affaires, le groupe s’est diversifié dans les métaux du groupe platine, à savoir des matières premières aux prix hautement volatils, raison pour laquelle il s’est ensuite diversifié également dans les matériaux pour batteries (nickel, lithium). Hélas, durant plus d’un an, les cours de nombre de ces métaux ont beaucoup fluctué, et certains (palladium…) ont plongé en 2023, alors que le groupe faisait face à des difficultés d’un autre type (inondations et incendie à Stillwater, etc.) – des événements exceptionnels qui ont également pesé sur ses résultats. Sans surprise, l’action a perdu 75 % de sa valeur sur les deux dernières années. Elle est donc susceptible de fort remonter, si les prix des métaux progressent et si l’entreprise résout ses problèmes opérationnels. Le risque, toutefois, est supérieur à la moyenne.

Favorite 9 : UMICORE

Ces derniers mois, les actionnaires ont mal accueilli deux annonces. Tout d’abord, celle que l’Etat belge, par l’intermédiaire de la société holding SFPIM, a pris une participation de 5 % dans Umicore. Ensuite, celle de la démission du CEO Matthias Miedrich – qui a omis de faire part aux analystes et aux investisseurs des difficultés que rencontrait le segment des matériaux pour batteries. La désormais très faible valorisation d’Umicore reflète les attentes peu ambitieuses des investisseurs à son égard. Or ses résultats pourraient être dopés par la remontée des cours de divers métaux (précieux). Au cours actuel, l’action mérite d’être achetée, mais dans une perspective de plusieurs années.

Favorite 10 : VODAFONE

Le sentiment à l’égard du secteur des télécommunications est toujours au plus bas. Vodafone est valorisé à seulement 3,5 fois l’Ebitda attendu. Le groupe pourrait cependant surprendre agréablement le marché cette année en annonçant une amélioration de ses marges par suite des réductions de coûts entreprises (programme de restructuration initié l’an passé, nette baisse de la facture énergétique). Il est néanmoins essentiel que le marché allemand continue de se reprendre. Le coût des investissements ira diminuant au fil des ans. Par ailleurs, le contexte n’est pas heureux pour de grandes transactions, il est vrai, mais Vodafone simplifie sa structure. Son atout majeur est le rendement de son dividende, qui même après la réduction attendue de ce dernier, restera très élevé.


Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content