Scénarios de coalitions: la révolution de centre-droit est annoncée partout, sauf à Bruxelles

Georges-Louis Bouchez et Sammy Mahdi (CD&V): des coalitions de centre-droit en vue.
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

“Les résultats permettent des majorités avec peu de parti et une homogénéité”, dit Georges-Louis Bouchez (MR). La formation des gouvernements pourrait aller vite, avec des équipes resserrées et du “leadership”. Bruxelles risque d’être l’exception.

Dans la dernière ligne droite avant les élections, Georges-Louis Bouchez, président du MR, confiait en privé que si les résultats des derniers sondages se confirmaient, la formation des gouvernements pourrait aller vite. Son voeu est exaucé de façon plus claire encore: en devant premier parti à Bruxelles et en Wallonie, avec des Engagés en forte hausse en Wallonie, le MR dispose de cartes claires en mains pour aller vite. Même si ce pourrait toutefois être plus compliqué dans la capitale.

La volonté libérale? Composer des équipes resserrées avec du “leadership”. “Les résultats permettent des majorités avec peu de parti et une homogénéité”, confirmait Georges-Louis Bouchez, ce lundi matin à la RTBF.

Au fédéral, le grand vainqueur flamand, Bart De Wever (N-VA), devrait prendre la main. Une coalition de centre-droit type Arizona est possible. Il reste à voir quelles seront les prétentions des nationalistes flamands en matière d’autonomie pour la Flandre.

Petit tour d’horizon des scénarios à attendre.

Wallonie: le centre-droit “facile”

En Wallonie, les libéraux du MR et les “libéraux sociaux” des Engagés devraient composer une majorité à deux, du moins est-ce le scénario le plus plausible, dès lors que l’arithmétique le permet. Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot auront à coeur d’entendre le message de changement délivré par l’électeur, avec la possibilité de nommer une équipe resserrée (c’est plus facile à deux qu’à trois) et de mettre sur la table quelques grandes capacités de réforme.

Georges-Louis Bouchez en personne pourrait être tenté de présider lui-même ce grand changement annoncé, qui rejeterrait le PS dans l’opposition, comme ce fut le cas entre juillet 2017 et septembre 2019. Une majorité claire de 43 sièges sur 75 permet d’agir, mais les résistances, à gauche, risquent d’être saignantes.

Fédéral: l’Arizona façon Suédoise

Au fédéral, Bart De Wever, président de la N-VA, devrait avoir la main pour former une majorité avec Vooruit, le CD&V, le MR et les Engagés. Le politologue flamand Dave Sinardet souligne que la volonté de la N-VA de gouverner avec Vooruit (socialistes flamands) est un secret de Polichinelle au nord du pays. Vooruit a d’ores et déjà fait savoir qu’il pourrait gouverner sans le PS. Le CD&V, bien qu’affaibli par le scrutin, devrait être le troisième parti.

En Wallonie, le duo MR/ Engagés s’impose comme une évidence. Une telle formule “Arizona” (du nom du drapeau de cet Etat américain) disposerait d’une majorité confortable de 83 sièges sur 150. Et ne serait composée que de cinq partis, après l’attellage à sept, trop compliqué, de la Vivaldi. Objectif? Réformer le pays. Seule incertitude: la réelle volonté de la N-VA de mettre le communautaire de côté. Le MR a déjà proposé de mettre en place une responsabilisation financière des Régions pour la satisfaire.

Bruxelles: les Romains s’empoignèrent

C’est dans la capitale que ce sera le plus compliqué. Le MR est premier et prend la main, mais son leader David Leisterh, aura fort à faire. Le PTB est deuxième et le PS troisième: ce dernier sera indispensable, sachant les résultats plutôt modestes des Engagés et les chutes d’Ecolo et de DéFi.

Le rejet de Good Move, le plan de mobilité, peut fédérer les deux partis, mais les tensions sont fortes sur le caractère “identitaire” de la ville. Entendre Georges-Louis Bouchez accuser Ahmed Laaouej numéro un socialiste, de “communautarisme” et ce dernier critiquer le fait que le libéral “demande à chacun de marcher comme il siffle”, cela illustre la complexité de l’opération. En outre, le PS dispose peut-être à Bruxelles… d’un levier pour peser sur les autres niveaux de pouvoir.

Pour ne pas faciliter les choses, une majorité flamande dans la capitale pourrait passer par Groen, qui a bien performé, précisément le parti à l’origine de Good Move. Bien du plaisir en perspective.

Fédération Wallonie-Bruxelles: des doubles casquettes

Le voeu du MR pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, c’est de revenir à l’expérimentation d’un gouvernement avec des ministres “à double casquette”, composé de ministres wallons et bruxellois. Cela donnerait une inflexion MR/Engagés claire venur de Wallonie, reste à savoir comment intégrer l’épine bruxelloise dans cetet configuration.

Là encore, le PS dispose peut-être d’un dernier levier.

La voie de la révolution de centre-droit est tracée, mais elle n’est pas encore coulée dans le marbre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content