Et si Alexander De Croo et l’Open VLD choisissaient l’opposition?

Alexander De Croo lors du meeting de cloture de son parti, le 5 juin. BELGA PHOTO JONAS ROOSENS
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Un dernier sondage avant le scrutin pointe le parti libéral flamand à… 7%. Un minimum historique. Le Premier sortant pourrait être contraint de choisir l’opposition. L’air de rien, c’est un signal d’inquiétude pour la Belgique.

Pour l’Open VLD, c’est la Bérézina! Un dernier sondage publié par DPG Media le situe à 7% des voix. Un minimum historique qui ne cesse d’être “amélioré”, de sondage en sondage: le parti libéral flamand était dans un premier temps pointé à 11%, puis 9, puis 8, désormais un nouveau point de rupture.

Or, les dirigeants du parti ont déjà laissé entendre que sous les 10%, il pourrait décider d’une cure d’opposition après le 9 juin. On serait loin du rêve d’une Vivaldi 2 et d’un poste de Premier ministre renouvelé pour Alexander De Croo.

Le locataire sortant du Seize paye un profil longtemps jugé “gauchiste” en Flandre, pour faire le lien au sein de sa coalition. Sa fin de campagne trépidante n’y aura rien changé.

Le prix d’un positionnement “de gauche”

Le reste du sondage confirme que l’extrême droite du Vlaams Belang profite de cette législature sortante chaotique et de l’immigration comme thème majeur en Flandre. Il serait à 25,8% – moins haut qu’annoncé par certains sondages. La N-VA serait à 21% devant Vooruit qui se redresse à 15,6% et le CD&V à 12,3%. Le Pvda (équivalent du PTB) atteint son objectif de dépasser les 10% à 10,1%. Seul Groen avec 6,1% fait moins bien que l’Open VLD.

Certains disent qu’Alexander De Croo a donné un profil… “communiste” à son parti. C’est excessif, évidemment, mais révélateur.

Parti franchement très libéral, historiquement, l’Open VLD a délaissé son radicalisme socio-économique pour faire les yeux doux aux écologistes, durant une bonne partie de la législature. Au nord du pays, on considère que le gouvernement De Croo a, en réalité, été dirigé par le PS de Paul Magnette. Comme pour le démontrer, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, est venu régulièrement au nord du pays pour exprimer d’un ton tranchant ce que l’Open VLD ne disait plus.

Le parti libéral flamand a payé, en outre, le départ de sa caution libéral, Vincent Van Quickenborne, vice-Premier, démissionnaire après un couac judiciaire. Egbert Lachaert, son président, a démissionné… après un mauvais sondage. Alexander De Croo a choisi d’être en première ligne: il le payera.

Mauvaise nouvelle pour le MR… et le pays

Pour le MR, c’est une mauvaise nouvelle dans la perspective des coalitions. L’Open VLD a prévenu qu’il pourrait choisir l’opposition s’il se retrouvait sous les 10% et, il est vrai, ce résultat serait une déconvenue historique nécessitant une réponse forte. Sans l’Open VLD, les libéraux ne seraient plus la première famille politique du pays – même si on minimise cette donnée au MR.

En outre, la donne serait compliquée en Flandre pour composer une majorité, que ce soit au niveau régional ou pour compléter la majorité fédérale. N-VA, Vooruit et CD&V ne pourraient pas suffire, le Vlaams Belang et le PvdA sont exclus, il y aura fort à faire pour convaincre l’Open VLD ou repêcher Groen, ce que Bart De Wever se refuserait à faire.

L’air de rien, la chute de la maison Open VLD est peut-être un signal d’inquiétude pour la Belgique.

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